Elle pleure. Elle se sent coupable. Son corps n’a « pas su ». Elle n’a pas « réussi » à accoucher par son vagin. Pendant deux jours et deux nuits, elle a tout donné d’elle-même pour enfanter son bébé. Jamais dans sa vie elle n’a été aussi brave, et pourtant elle doute. Vautrée dans un lit d’hôpital, enflée et branchée de partout, elle pleure et se sent coupable d’un échec qui, aux yeux de tous, sauf elle, n’en est pas un.
Comme si l’accouchement vaginal était le premier test à réussir pour être une bonne mère.
Pourtant, on l’a tous vu cette femme s’ouvrir comme jamais dans sa vie. Elle les a respiré ses contractions, elle a dit oui à la douleur, elle a dit non à l’épidurale, elle a poussé plus fort que tout ce qu’on croyait possible. Elle a été irréprochablement parfaite. Mais à ses yeux à elle, elle a échoué.
Elle pleure, pleine de remords et de questions. Son ventre est refermé par des agrafes et son coeur est en miettes. Elle est panique et détresse, mais elle fait tout ce qu’elle peut pour le cacher au personnel de l’hôpital. Au moins, elle ne le cache pas à lui, son homme ou à elle, sa femme, ni à nous, ses sages-femmes.
On lui a dit que son bébé ne serait jamais sorti sans la césarienne, qu’il n’aurait jamais passé sans l’aide de la science moderne.
« Merci docteur pour votre aide, sans vous je serais morte et mon bébé aussi. »
Elle reste polie et docile.
Mais quand la chambre se vide à nouveau, elle pleure les larmes qu’elle ne veut pas montrer. Devant le stoïcisme médical, l’attente de la compréhension ou l’espoir de la chaleur humaine sont vains.
Dans son corps endolori et spasmé, elle regarde son bébé et elle l’aime, en pleurant. Elle se demande si elle l’aime assez. L’aimerait-elle plus si elle avait réussi à l’accoucher par son vagin? Elle ne sait pas. Alors elle doute, et elle pleure.
Chère femme,
Laisse-moi te dire ceci. Moi, ton humble sage-femme, je sais combien tu as mal.
Dès le premier rendez-vous, je t’ai vue et j’ai su. Je savais que tu avais cette force magnifique, alors que bien humblement tu en doutais. Je t’ai écoutée me raconter tes peurs et tes doutes et jamais je n’ai eu la crainte qu’ils te dominent. Je savais que tu accoucherais bien et que tu le pondrais cet enfant. C’est exactement ce que tu as fait, jusqu’à ce que la nature te joue un tour.
Tu as accouché ton bébé jusqu’à un doigt de distance avec ton périnée. Il était juste là, tu lui touchais, tu faisais tout parfait. Mais il se trouve qu’il était mal placé. Si mal placé que même le plus habile des forceps s’avérait impossible.
Alors on a tous attendu.
Même les médecins ont été patients devant l’inévitable issue de cette histoire de naissance. Comment brusquer une femme aussi forte et motivée que toi ? Personne n’osait précipiter les étapes, jusqu’à ce que l’évidence crie sa raison.
C’est alors qu’elle est arrivée, ta césarienne.
Une césarienne pleine de grâce, comme toi, emplie de ton amour pour ta fille qui a pleuré tout de suite. Calmement, tu t’es laissé ouvrir sous les scalpels et les écarteurs. Engourdie derrière un petit rideau bleu, tu as prié avec chaque larme qui coulait. Tu as pensé au ciel, et la légèreté des nuages. Tu t’es laissé flotter en repoussant ton mental qui criait sa panique. Tu voulais rester douce et amour dans l’accueil de ton enfant. Tu as pris sur toi, comme une mère sait si bien le faire.
Tu as tout fait parfait et pourtant tu en doutes. Tous tes efforts dans l’intensité de cette naissance n’ont pas su éviter l’hôpital, ses aiguilles et ses scalpels. Et parce que tu n’as pas réussi à accoucher par ton vagin, tu te demandes encore si tu aurais pu faire mieux.
Je te comprends de te questionner, je serais comme toi si c’était moi. Évidemment, je pourrais te dire que tu as tout essayé et qu’il n’y avait plus d’autres options, mais ça ne servirait à rien. Parce que c’est toi et toi seule qui doit trouver cette conviction que tu as bel et bien tout fait, pour l’éviter cette césarienne.
Je t’admire belle femme, toi et toutes celles qui ont passé par le compromis pour réussir l’enfantement. Tu as le droit de pleurer et d’être déçue, c’est une étape normale. Pleure-là ta césarienne, et ce, tant qu’il le faudra.
Je ne peux pas te promettre que tu en viendras à accepter, mais je t’assure que tu apprendras à vivre avec cette histoire. Avec le temps et les sourires de ton enfant, le tissage de l’histoire va se dévoiler, et éventuellement s’apaiser. D’ici là, prends tout le temps qu’il te faudra et ose la pleurer ta césarienne. Ouvre toi jusqu’à la pleurer toute entière.
Et ceux qui te diront:
« Ton bébé est en santé, ce n’est pas si grave ! »
Dis-toi qu’ils ne réalisent tout simplement pas à quel point accoucher est une expérience sacrée et transformatrice. Ils n’ont pas encore réalisé qu’accoucher par son vagin et sous sa propre autorité hormonale facilite le passage vers la maternité. Ces gens-là ne peuvent pas comprendre le deuil qui s’en suit quand la naissance qu’on souhaitait la plus instinctive possible glisse dans une cascade d’interventions médicales.
J’ai le regret de te dire que la majorité de ceux à qui tu raconteras ta déception n’auront pas la sagesse ni l’ouverture de comprendre.
Tu as peut-être perdu des plumes sur le chemin de cet accouchement, mais tu verras, si tu laisses le temps faire son œuvre, elles repousseront ces plumes, encore plus larges et plus belles…
Couchée sur le lit, seule avec son bébé, la femme se demande:
«Pourquoi était-il placé ainsi? Je comprends qu’il fallait faire la césarienne. Mais qu’est ce que j’aurais pu faire de plus pour qu’il trouve son chemin ?»
Même si elle a vu avec le bain combien il était mal placé (lire ce billet) et entendu ses pleurs qui appelaient au secours, qu’elle comprend ce qui s’est passé et à quel point il fallait intervenir, elle cherche à comprendre pourquoi la vie lui a imposé une si grande épreuve.
Même si elle accepte les explications mécaniques et physiques, et qu’elle remercie la vie d’avoir eu accès à la césarienne, sa douleur est malgré tout bien présente, et seul le temps pourra l’adoucir.
D’ici là, elle va pleurer sa césarienne, une larme à la fois…
Merci de mettre des mots sur ma douleur.. sur ce que j’ai pleuré si longtemps en silence… sans que personne ne me comprenne ..
J’ai pleuré encore en lisant ton texte… avec comme souvenir une grande solitude, un manque d’amour et une cicatrice au ventre pour me rappeler chaque jour ce fameux jour “J”..
Bravo de porter autant d’amour en toi, et pour les femmes que tu accompagnes..
Je suis tombée sur Facebook par hasard sur votre article. Demain Raphael aura 1 an. A la lecture de cet article qui me concerne, j’ai pleuré comme une madeleine, Je n’ai toujours pas encore digéré cette césarienne non programmée… Mais je viens de faire un pas vers l’acceptation de moi-même. merci merci merci !
Merci. Merci de mettre des mots. Justes. Merci de comprendre. Merci de montrer. Par deux fois j’ai tout tenté, par deux fois j’ai “échoué”. J’ai deux beaux gars, de 8 et 5 ans, en pleine santé et que j’aime de tout mon cœur. Mais je n’ai toujours pas fini des les pleurer, mes césariennes… Peut-être parce que personne ne comprend mes larmes…
Merci merci, 13 ans après les larmes sont encore présentes, les questions, les pourquois, le remord de ne pas y être arrivé… et cette cicatrice présente qui a même pour mon deuxième enfant obligé de revivre ce remords et cette sensation d’avoir échoué (et pourtant j’avais une super sage femme cette fois là)
Les années passent et on se construit, plus que tout j’ai voulu crée un lien très fort avec mes enfants, allaité était devenu une nécessité, les porter ect et aujourd’hui je me dis que tout n’est pas fini mais que j’ai déjà bien réussi une partie de l’accompagnement de leur bien être et ça ce lien, cette force c’est ma revanche !!!
Merci pour l’amour que tu donnes fait énormément de bien
Ma césarienne a été programmée, l’obstétricien a refusé de me laisser tenter un accouchement en siège. Je n’ai même pas ressenti une seule contraction.
Comme j’ai pleuré à cette annonce! Je ne voulais pas, et personne ne comprenais pourquoi, tous tentaient de me raisonner “c’est mieux pour tout le monde”, “tu souffriras moins”, “si j’avais pu en avoir une moi pour tes sœurs et toi!” oui, même ma propre mère ne m’a pas comprise.
Le jour de la naissance de mon fils j’étais anxieuse, mais je ne pleurais plus, de toutes façons je n’avais pas le choix, alors pourquoi me gâcher ce moment qui allait faire de moi une maman à défaut d’une femme? Car c’est ainsi que je le ressentais.
Mon fils était le plus beau, le plus parfait bébé au monde! Une petite bouille ronde, un bébé rose et doux, et chaud, il sentait si bon! Quand on me l’a posé sur l’épaule mes instincts animaux sont remontés de plusieurs milliers d’année “d’évolution”, et comme toute mère mammifère j’ai léché mon petit. C’est peut-être là que je lui “vraiment” donné la vie. Malgré cette opération que l’on nous avait imposé je le reconnaissais comme mon bébé, ma chaire, mon sang, mon amour. Il a aujourd’hui 17 ans. Il est encore plus magnifique et je suis une maman “amoureuse” et fière. Je comprends et soutiens mes copiens qui doivent ou ont subi cette violence de la césarienne, mais je croyais être “guérie”.
En lisant votre message j’ai pleuré, comme cette maman que vous décrivez, j’ai ressenti la douleur, la tristesse, l’incompréhension que j’ai ressenti à l’époque. J’avais peut-être séché mes larmes trop tôt, pour “être forte”. Aujourd’hui, grâce à vous je vais peut-être enfin guérir.
Merci!
Oh Dominique, merci pour ce partage. Je suis toujours touchée de lire que même des années plus tard, mes textes font pleurer des femmes encore marquée à vif par une histoire de naissance. Pour vous, et toutes les autres, je continuerai d’écrire. Namasté <3
C’est étonnant de lire ce texte en me disant que j’aurais pu en écrire chaque ligne, chaque virgule… je me sens enfin reconnue dans mon ressenti, dans la violence de ce ressenti irrationnel, car au fond, c’est vrai, “l’essentiel est que le bébé soit en bonne santé”. Je l’ai entendu tant de fois, de gens pourtant si proches et bienveillants. Mais je me suis sentie si incomprise, et même culpabilisée de pleurer sur le deuil de mon enfantement vaginal tant désiré, alors que ma fille allait très bien.
Je connaissais le blogue (ancienne formule) avant ma grossesse, mais j’étais si confiante que tout se passerait bien et naturellement, que je ne voulais pas lire ces “histoires tristes” auxquelles j’espérais échappé. Aujourd’hui je le regrette, j’aurais voulu être préparée à cette éventualité de la césarienne et à ses conséquences, juste pour savoir que ce que je ressentais était normal et que je n’étais pas seule…
Merci pour ce billet et tout les autres, ils sont précieux dans un monde où le médical prend tjs plus de place.
Bonjour
je comprend se que cette femme et toutes le femmes qui ont des césariennes endurent. Je n ‘ avais que 19 ans et cela fera 40 ans le 27 juin que j ai mis au monde ma fille par césarienne après une bonne vingtaine d heures de contractions la sage femme a essayée de percer la poche des eaux mais n y étant pas arrivée , puis de la maternité on ma transportée a l hôpital qui se trouvait en face de la maternité , les ambulanciers faillirent me faire tomber dans les escaliers car pas d’ ascenseur ni de bloc opératoire dans la maternité .
quand je suis arrivée au bloc opératoire sans comprendre se qui m arrivée car on me disaient rien , quand a mon réveil je demandais des nouvelles de mon bébé on me disaient que le médecin viendrait me voir et cela toute la nuit et jusqu’ au environ de 9 h du matin pour me dire que ma fille n’ avait pas survécue et la plus envie de rien , puis après avoir continuer a vivre j ai eu 3 autres enfants par césariennes car le gynéco n ‘ a pas voulu prendre de risque à mes autres grossesses et a 26 ans j ai eu les trompes de couper et la savoir a cet âge qu ‘on ne peut plus donner la vie c est dur mais bon pas eu le choix
donc voila pourquoi je comprend cette femme qui a tout fait pour accoucher par voie basse , j aurais tant aimée accouchée comme toute femme
Martine, vos mots me chavirent… merci pour votre partage. J’arrive justement d’accueillir un petit ange. Une journée de douceur, de lumière, de pleurs et d’amour. Le temps ont bien changé, heureusement! Maintenant, les femmes ont le droit de voir leur bébé quand ce dernier arrive sans vie. Elles peuvent le prendre, l’aimer, faire des photos, des empreintes… bref, grâce à des femmes comme vous, les jeunes femmes de mon époque ne sont plus laissées seule dans le doute et les mensonges. La mort arrive, même dans la naissance. Et l’honorer est souvent l’unique vérité pour ne pas se noyer. Merci encore pour votre confiance et pour avoir déposer vos mots ici. <3
On n’oublie jamais le jour de la naissance d’un enfant Mais quand on y pense on sourit … enfin normalement !
Sauf qu’en cas de césarienne on a plutôt tendance à pleurer quand on y repense
Comment oublier ce jour où, Alors que le terme était dépassé de 3 jours on avait Rdv à la clinique pour “provoquer” cet accouchement Pas une explication sur ce qui allait se passer Alors on se dit “on verra bien” Au monitoring le bébé se porte bien Quant à moi je suis en pleine forme mais pas l’ombre d’une contraction ni d’une dilatation quelconque
Alors on me perfuse pour m’injecter un produit qui devrait provoquer le travail
Et la rien … ah si pardon le bébé montre des signes de souffrance … qui s’arrêtent dès que l’injection cesse Mais c’est trop Ils ont lancé leur machine La sage-femme me rase jusqu’au nombril L’anesthésiste arrive Tout va si vite Quoi c’est déjà fini ? Quoi vous emportez déjà mon fils !!!! Je l’ai vu 2 secondes je vais jamais le reconnaître !!!
Puis mise au placard en attendant de remonter dans la chambre Ouf le nouveau papa peut enfin me rejoindre Et le montrer des photos C’est bien vrai mon fils est né
Et les jours qui suivent c’est ” arrêtez de pleurer vous aviez qu’à dire non si vous voulez pas une césarienne ”
“Quoi, vous voulez allaiter ? Après une césarienne”
Non, malheureusement tours les sages-femmes n’ont pas votre façon de penser Tous les obstétriciens non plus
L’appât du gain a pris le dessus
Et 12 ans après j’en pleure encore … bien qu’entre temps une équipe plus attentionnée m’ait permis d’accoucher par voie basse d’un 2ème enfant Et ce sans le moindre problème Même pas d’épisiotomie
[…] lu ce bel article : Pleurer sa césarienne. J’ai pleuré bien sûr. Ca m’a tant parlé. Et j’ai pris conscience, une fois […]
Des larmes encore… 19 ans après… merci pour ce merveilleux article et cette permission qui m’est donnée de laisser rouler sur mes joues des larmes pourtant déjà versées…
merci 🙏
Ô. Merci Céline pour cette bienveillante liberté à guérir, encore, et encore. Le tissage d’une histoire de naissance dure toute la vie. Je suis heureuse d’en avoir fait partie, le temps d’un billet. Kxx
[…] lu ce bel article : Pleurer sa césarienne. J’ai pleuré bien sûr. Ca m’a tant parlé. Et j’ai pris conscience, une fois […]
Je n’ai pas eu de césarienne…mais j’ai ressentis cela en ne sachant pas allaiter… j’ai les larmes aux yeux de voir enfin écrit ce que j’ai ressenti…rien ne vaut de se sentir comprise. Merci !
AMOURxxxx
Bonjour, j’ai accouché le 11 février dernier par césarienne, à mon grand regret…
J’ai été déclenché suite à une pré eclampsi à 41+2 puis le lendemain soir à 23h40 mon fils est né par césarienne..
A la base je souhaitais un accouchement naturel, sans péridurale, ni déclenchementet surtout pas de césarienne… Je comprends bien que mon fils n’aurait pas pu naître mais je n’accepte toujours pas cette césarienne surtout que j’ai eu des complications à cause de celle ci qui ne sont toujours pas résolu actuellement…
Votre texte mon touche beaucoup et je me rends compte que j’ai veau faire bonne figure devant tout le monde, la blessure est toujours bien présente et j’ai du mal à aller de l’avant…
Merci pour avoir mis des mots sur mon mal 💜
Oh Alicia, je vous souhaite la douceur et le temps qui guérit. AMOUR. PAIX. DOUCEUR. Kxxx
Ohlala… Je pleure en vous lisant .. une césarienne en urgence il y a près de 3 ans pour ma fille qui sera la seule, vue mon âge…
Je pleure encore en ecrivant… Quelle souffrance absolument incomprise. Pleurant un jour en le racontant à mon père, médecin, il m’a carrément engueulé en me disant que c’était du cinéma et que le seule chose qui comptait était que le bébé aille bien.
Évidemment… Et tout va parfaitement bien avec ma fille, la césarienne n’a je pense rien abîmé dans notre relation…
Mais en plus de tout ce que vous décrivez, plus que la culpabilité, j’ai l’impression de ne pas avoir accédé à ce que vivent les femmes depuis la nuit des temps. J’ai l’impression de ne pas partager cela, de ne pas avoir ce point commun, cette expérience commune, cette chance exceptionnelle d’avoir donné vie à un enfant … et que je ne saurais jamais ce que c’est d’accoucher…
Car j’ai toujours l’impression de ne pas avoir accouché… Je sais que c’est faux, mais c’est mon ressenti….
Alors me ci pour vos mots qui ont fait couler bcp de larmes chez moi …
Et s’il vous plaît, informez les médecins de ce que cela provoque chez nous … Car je crois que certaines césariennes pourraient être évitées….
AMOURxxxx Et oui, votre corps sait enfanter. N’en doutez jamais. 🙂
Merci pour ce post qui décrit ce que je ressens aussi… cette expérience est toute récente, elle date du mois dernier.
J’ai tellement préparé cet accouchement, tellement mis d’amour dans cette préparation avec mon conjoint… il a été mon pilier car je suis tombée sur une sage-femme technicienne, inhumaine alors que le service regorgeait de perles…! Je sentais bien après des heures de travail que mon bébé n’appuyait pas sur le col, je sentais mes muscles relâcher… cette puissance m’envahir… tout faire pour m’ouvrir. Mais je sentais que mon bébé m’appuyait « devant ». J’ai continué des heures, puis son rythme a diminué, le code rouge a été déclenché, j’ai hurlé tout ce que je pouvais… et finalement je le savais… avec 2 tours de cou et un tour de bras de cordon mon bébé n’arrivait pas à glisser ou il fallait… je l’avais senti, maintenant je ne le quitte plus mais cette boule dans la gorge n’est pas prête à partir.
Merci pour ce post, il décrit ce que les autres ne peuvent comprendre ❤️!
Oh, ici aussi pour mon deuxième enfant après 3 jours et deux nuits de travail, sa naissance a eu lieu par césarienne comme pour sa grande soeur. Deux tours autour de l’abdomen avec le cordon et une bretelle., la césarienne était peut être inevitable mais on a tout donné, on a travaillé longtemps….et sur la durée en accueillant les contractions même si j n’ai pas donné naissance par voie basse je me suis sentie actrice et finalement courageuse et endurante. Cette seconde naissance par césarienne ma finalement permis de prendre conscience que j’avais tout donné mais effectivement vu comment il était enroulé la voie basse était difficile. Et puis l’allaitement m’a réconciliée avec mes accouchements . Courage Marion 💗
Un grand merci pour ces mots, je m’apprête à avoir ma 2e césarienne, j’espérais vraiment pouvoir accoucher par voie basse… Je cherchais des témoignages, ou des messages de réconfort et vous avez juste les mots qu’il faut pour soigner mes maux…
[…] Au moment de publier cet article, je tombe sur un post on ne peut plus clair: « Pleurer sa césarienne« … tout y est […]
Oh que je l’ai pleuré ma césarienne… Jusqu’au jour où j’ai compris que pour chaque femme qui pleure sa césarienne, une autre rêverait et donnerais tout au monde pour avoir cette cicatrice, pour connaître cette réalité de devenir maman. Alors j’ai senti une vague de gratitude pour mon bébé…
Merci pour ces mots qui décrivent vraiment bien comment je me suis sentie. 13 ans plus tard, avec une belle jeune femme en santé que j’aime inconditionnellement, les larmes reviennent en lisant votre texte et m’aident à guérir un peu plus.
Dans les jours et mois suivant cet épreuve, je me souviens d’avoir ressenti: ” je souffre mais je pourrais porter une souffrance immensément plus grande juste pour être certaine que ma fille ne souffre pas.” Et ressentir cet amour inconditionnel a mis un baume sur ma douleur. L’amour guérit.
Merci pour votre travail essentiel rempli d’amour!
Suite: Plusieurs personnes dont certains de mes proches ne comprenaient pas mais jai eu de la chance: j’ai eu le support de femmes extraordinaires telles que mon accompagnante à la naissance qui m’ont beaucoup aidée à guérir… Je crois qu’il faut chercher le support de femmes vraies lorsqu’on vit une césarienne… Il y en a encore, heureusement!💜
Je te remerci pour ce texte , oui cas j’ai comme le sentiment que c’est de moi tu parles .J’ai encore les larme aux yeux pendants que j’écris . Me demande depuis cette césarienne si je pourrai accoucher par voir base mes autre enfants car je suis qu’a mon premier enfant et cela pas césarienne.merci de me réconforter avec tes mots dans ton texe qui me remontre un peu.merci
Merci Karine, merci d’entourer, de laisser la place et de nommer ce qu’on ne peut parfois pas dire, nous, les mamans. Mes larmes ont coulé de reconnaissance à la lecture de ton article. Je suis maman de deux beaux garçons nés par césariennes, la première programmée mais finalement douce et inattendue et la seconde d’une brutalité dont je me remet doucement un an après. C’est si dur le manque de reconnaissance, de légitimité dans la douleur qu’on peut vivre. Grâce aux rencontres, dont celle de ton compte et tout ce merveilleux travail que vous faites avec l’équipe Quantik Mama, aujourd’hui je sais que cette naissance est le début d’une transformation personnelle et professionnelle. Je sens au fond de mes tripes que je veux accompagner et soutenir les mamans et les papas. Alors du fond du cœur Karine, merci. Une douce pensée pour Sévan.
Et c’est ainsi qu’une doula est née… merci mama pour ton partage. AHO à toi. AMOUR. Kxx
Merci Karine de mettre des mots sur tout ce qui me traverse depuis 1 mois déjà… Tellement de traumatismes, de déceptions, d’essayer très fort de me convaincre que j’ai tout fait pour l’éviter cette césarienne. Je me demande sans cesse comment ça serait dans le post natal si j’avais eu l’Enfantement tant espéré, tant préparé… Je ne saurai sans doute jamais. Et oui, je continu de la pleurer cette opération. Heureusement, nous avons pu vivre une renaissance avec les jumeaux et ça mis un baume sur mon cœur de mère qui sent encore qu’elle n’a pu offrir le meilleur pour leur arrivée en ce monde. xx
Merci Karine pour ces mots, j’ai pleuré si fort en les lisant. Je sais depuis bien longtemps que l’accouchement pas voie basse n’est pas une option pour moi, je savais, avant même l’envie de mon 1er enfant, que l’enfantement par voie basse n’était pas une solution pour moi (j’ai un périnée fragile à cause de multiples chirurgies de l’anus et la voie basse m’expose gravement à une incontinence à vie). J’ai ainsi accouché par césarienne programmée il y a 2 ans et m’apprête à redonner la vie de cette manière dans 4 jours. Mais je pleure si fort… les mots sont si durs à trouver. J’ai tellement peur, tout est tellement mécanique, froid… je ressasse tant les souvenirs de ma 1ère césarienne (qui s’est pourtant très bien passée sur le papier), de retrouver mon bébé habillé 2h plus tard endormi dans son petit lit de plastique, de revivre les piqures, le plafond éblouissant, la nudité sans compromis face à tant de personnes qui me voient comme un morceau de viande et pas comme une femme qui va devenir maman. Et puis,’ l’impossibilité de m’occuper de mon bébé seule dans les premiers jours… c’est si dur, si bouleversant, je me sens dépossédée d’une partie de mon expérience, de notre expérience avec mon fils à venir et de mon fils présent. Je sais que c’est mon histoire, notre histoire, mais elle est si dure. Merci encore pour toute votre lumière qui me donne du courage XXX
Merci pour ces mots, chacun d’entre eux est tellement vrai et me touche en plein cœur. J’ai dû subir une césarienne il y a trois semaines à cause d’un bassin trop étroit. Je n’ai pas eu le temps ni l’entourage pour tenter de m’y préparer, vu les conditions actuelles et cette blessure que peu comprennent me rend tellement triste. Je pleure toutes les larmes de mon corps, quand je suis seule, car « le principal est que le bébé et moi soyons en bonne santé ». Merci pour vos mots.
Merci Karine, tu sais tellement bien poser les mots… Des mots qu’effectivement peu de gents peuvent réellement comprendre !
Un énorme merci d’avoir créer QuantikMama. Tu fait une grand bien a énormément de femmes donc moi !
Merci !
Merci Karine pour ce magnifique texte.
J’ai suivi ton podcast tout au long de ma grossesse.
J’avais préparé la venue de mon fils, j’avais rêvé un accueil doux et chaleureux.
Et en fin de compte j’ai appris que tout de ne passe pas toujours comme on l’a imaginé, j’ai appris qu’on a beau faire tout ce qu’on peut, parfois, quelque chose coince et heureusement le système médical permet de voir venir nos bébés sains et saufs.
Même si j’imagine aussi que parfois, ils n’arrivent tout “simplement” pas.
J’ai malgré tout toujours les larmes qui montent quand je repense à ce moment-là, des torrents parfois.
Je suis heureuse de lire que je ne suis pas seule dans le cas et pas seule à avoir la sensation de “ne pas avoir accouché”.
J’aimerais partager que j’ai eu encore pendant des semaines après mon accouchement, des sensations de mon fils toujours dans mon ventre.. de le sentir bouger. Et puis des mois plus tard, j’ai eu encore des sensations de contractions.
J’ai parfois l’impression que c’était une façon de me nettoyer de ces énergies.
Je te remercie beaucoup pour ces mots, comme un baume sur mes plaies Karine et aussi comme une autorisation de me laisser pleurer. Merci du fond du coeur !
Merci!
J’ai accueillis 5 enfants dans ma vie, et au troisième j’ai eu une césarienne… Vos mots sont exactement mon ressenti mon vécu… Pourquoi pour lui je n’ai pas réussi là ou j’ai accueilli ses soeurs naturellement ! Et puis mon 4eme bébé nous a quittés avant de naître, alors j’ai béni la vie d’etre cesarisee et de pouvoir éviter les heures de contractions avant de pouvoir rencontrer quelques instants ma petite Émeline que je devais rendre à la terre avant qu’elle n’ait ouvert les yeux sur notre monde, ni sourit ni rien … Un bébé mort si belle et… 17 mois après nous avons accueilli notre 5eme enfant par césarienne, je la’i mise au monde oui vraiment, j’avais les bras en croix et des fils partout, mais je l’ai mise au monde, les champq ont été baissés, j’ai vu son bras jaillir, mon mari m’a aidée à me redresser et ca l’a poussée et c’etaut exactement comme les naissances voie basse de ses soeurs. Alors il y a encore beaucoup de chemin, mais si les gynécologues le veulent, la naissance par césarienne peut être magnifique, grâce à ma deuxième et ma troisième césarienne, j’ai enfin compris que même cesarisee c’est mon mari (ben oui il m’a entourée supportée..) Et moi qui les avons mis au monde 🙂 Merci pour ce texte plein de douceur de compassion, respect et espoir!
Coucou Catherine,
Ici Arsinée de l’équipe Quantik.
Merci pour ce témoignage si touchant…
Plein d’amour à vous.
❤️❤️❤️
Déclenchée le 21 au matin à cause du diabète gestationnel. Le premier déclenchement a duré 12hrs avec ballonet et ocytocyne. On me demandait de marcher dans la chambre avec des moniteurs sur le ventre et de tirer tranquillement de temps en temps sur le ballonet pour voir s’il allait se détacher par lui même et attendre que le travail débute. Comme rien ne s’est passé après la dose maximale de synto, médecin et résident on m’a arraché mon ballonet par un résident car mon col n’ouvrait pas) ( sa patronne m’a dit qu’il avait fait cela en douceur… je ne sais pas pourquoi elle a dit cela puisque c’est à moi qu’on l’a enlevé et non à elle, et depuis j’ai affreusement mal au col et comme le travail n’a pas commencé, après 2 tentatives, ils ont crevés mes eaux. Ils étaient 3 sur moi a tenter de crever mes eaux car mon col était trop loin et trop dure. Ils ont fait 3 tentatives a tour de rôles, jusqu’à temps que la poche des eaux soient rompue. J’ai énormément souffert encore une fois. 24 heures plus tard, ils me disent qu’ils ont tout tenté pour le déclenchement ( 2x les doses maximales de synto et ballonet) ( en plus des moniteurs sur le ventre pendant 24 hrs pour surveiller le cœur et les mouvements de bébé)et comme j’avais un ventre très rond et la peau tirée, les moniteurs tombaient sans cesse et une infirmière a décidée de coller les moniteurs sur la peau de mon ventre. Lorsqu’ils ont retiré les collants des moniteurs, la peau de mon ventre a arrachée me laissant des brûlures et de la peau arrachée qui m’ont fait affreusement souffrir et qui guérissent encore 9 jours post accouchement. Je devais maintenant aller en césarienne, car mon travail ne débutait pas. J’ai voulu retourner chez moi pour me reposer, mais ils ont dit que ce n’était pas possible, car ils avaient crevés mes eaux. Je n’avais aucun début de travail, bébé n’était simplement pas prêt à sortir. J’ai pleurée toutes les larmes de mon corps car je n’avais pas de contraction douloureuses, mon diabète gestationnel était extrêmement bien contrôlé par mon alimentation et ma gynécologue m’avait assurée que mon bébé n’était pas trop gros pour passer par voie basse. J’ai dû me faire installer la péridurale même si je n’avais pas de douleur, car on m’enlignais pour la césarienne si le travail continuait de stagner. La résidente anesthésiste m’a expliquée que vue mon historique d’une chirurgie à la colonne vertébrale pour corriger une scoliose congénitale à l’âge de 12 ans, la péridurale risquait de ne pas fonctionner ou de fonctionner seulement partiellement dans mon cas, alors je risquais de devoir avoir une anesthésie générale si la péridurale ne fonctionnait pas. Je n’avais pas de contraction douloureuses à ce moment là , mais je devais quand même prendre la péridurale pour pouvoir tester d’avance ( avant que j’ai trop mal) si la péridurale fonctionnait ou pas sur moi. J’ai accepté car ça me semblait plus sage, même si je savais qu’il y avait des risques de paralysie sur mes jambes, l’infirmière a alors contacté la résidente anesthésiste pour qu’elle m’installe la péridurale en me faisant au préalable une échographie de la colonne vertébrale et qu’elle puisse identifier le bon endroit à piquer en limitant minutieusement les risques potentiels que je paralyse des jambes. Étant donné que j’avais extrêmement peur de la piqûre et que je souhaitais encore accoucher naturellement à ce moment là puisque je n’avais pas mal, je me suis permise de demander à ce que ça ne soit pas une résidente qui me pique mais bien sa boss. Elles sont venues les deux ( résidente et sa patronne). A deux, elles ont pris le temps de bien faire l’écho, de se double vérifier, et la patronne m’a piquée. J’ai demandé à ne pas avoir le médicament de péridurale tout de suite car je n’avais pas mal et je voulais savoir ce que c’était des vraies contractions douloureuses. Alors ils ont seulement mis le liquide test. Ça semblait fonctionner et j’avais pris la bonne décision même si c’était à contre cœur, mais je l’ai fait pour éviter une anesthésie générale. Durant tout le processus, mon bébé est toujours resté très en forme, le cœur battait bien, il bougeait il n’était tout simplement pas prêt et mon corps non plus. Ils ont même fait passer 2 césariennes d’urgence avant moi car mon bébé n’était pas en danger. J’ai finalement accouchée par césarienne forcée le 22 juin à 9H16.?L’anesthésiste ( génial d’ailleurs avec un sens de l’humour et un sang froid hors du commun, des yeux magnifiques ) m’a dit que J’avais eu la double dose maximale pour l’épidurale et qu’il avait été surpris que la péridurale fonctionne sur moi compte tenu de mes tiges D’Harrington dans le dos. Heureusement, grâce à lui, j’ai évité l’anesthésie générale, et la massue comme il s’amusait à me dire pour me détendre un peu lors de la préparation à la césarienne, il devait me sentir stressée.
depuis je souffre énormément physiquement et psychologiquement. Je pense que je n’aurais pas dû avoir de déclenchement, que j’aurais dû laisser mon corps et mon bébé décider le bon moment pour arriver.
9 jours post accouchement, mon bébé est l’amour de ma vie, il est LA récompense ultime de toute cette souffrance inutile. C’est aussi un bébé arc-en-ciel 🌈 car il est arrivé après deux fausses couches. Mon amoureux ne va vraiment pas bien, il semble faire une dépression majeure. Je dois appeler le clsc pour qu’il reçoive de l’aide. Physiquement je souffre énormément de l’utérus, j’ai une douleur aiguë au cou qui m’empêche de dormir plus de 1-2 hrs la nuit. Ma maman est décédée subitement le premier mai. Elle souhaitait assister à mon accouchement, ayant eu 3 bébé De manière naturelle et infirmière de proFession, elle aurait été mon pilier, mon armure pour me protéger des souffrances. Demain, c’est le jour de ses funérailles, le jour que l’on a choisi pour lui dire un dernier au revoir, lui dire à quel point nous l’aimons et c’est aussi le jour où MOI j’avais calculé que mon bébé allait naitre à terme le 2 juillet.
Mon fils s’appelle Eloi, ce qui signifie l’élu ( de mon cœur) ce petit être qui me donne la force de continuer malgré les embûches que je vis actuellement. Je sais que Le Soleil brillera bientôt , l’espoir me fait vivre, comme l’espoir que ma maman avait de guérir ❤️🩹 pour rencontrer son premier petit fils qu’elle avait tant espéré, qu’elle aimait déjà profondément.
Je ne sais pas pourquoi j’ai écrit cela ce matin, mais je sais que ça m’a fait du bien de poser ces mots sur cette page en peau à peau avec mon merveilleux bébé
Césarienne d’urgence suite à un déclenchement à cause d’une erreur médicale alors que j’avais pour projet d’accoucher en maison de naissance, c’est exactement ça. On apprend à vivre avec mais on accepte jamais vraiment, en tout cas dans mon cas.
Mon deuxième qui est né tout doux et naturellement (un accouchement tel que je me l’imaginait possible : fort, puissant et doux à la fois, mystique presque) était et est toujours beaucoup plus calme et câlin, c’est sans doute son caractère mais ça doit être également lié au fait que les naissances traumatiques ne le sont pas que pour la maman.