La physiologie d’un accouchement, ainsi que son déroulement, sont le résultat de l’homéostasie hormonale de la femme et de ses interactions avec son environnement. C’est à la fois un phénomène biomécanique qui s’exprime par les sciences physique et gravitationnelle, et un rite de passage puissant qui s’opère sous les règles de la métaphysique quantique.

C’est un processus grandement affecté par le territoire de naissance, c’est-à-dire les personnes autour de la femme qui accouche, le lieu de naissance, ses protocoles, ses limitations, et ses obligations légales. Le territoire de naissance est défini en détail par la sage-femme Kathleen Fahy dans son livre, Midwifery Gardianship.

La rivalité entre l’ocytocine et l’adrénaline.

Avant de vous illustrer le combat qui se joue entre l’ocytocine et l’adrénaline pendant un accouchement,  laissez-moi d’abord vous dessiner un utérus, habité d’un foetus.

Contraction utérine

Remarquez son asymétrie (à gauche sur l’image , mais dans le corps elle se trouve à droite). À l’accouchement, cette asymétrie permet au bébé, avec l’aide des contractions, de se tourner le dos vers l’avant, en passant le plus souvent par le côté gauche de l’utérus (à droite sur l’image) et de descendre à travers le bassin, le col, et le vagin de sa mère.

 

Saviez-vous que l’utérus est l’organe musculaire le plus fort du monde?

Et seules les femmes en ont un.

L’utérus est donc un organe musculaire asymétrique extrêmement puissant, avec des muscles dans tous les sens : longitudinaux, transverses, et obliques.

Contraction utérine   Contraction utérine   

Même si ce sont les muscles les plus forts du monde, les muscles de l’utérus ne forcent pas souvent pendant la vie d’une femme, et leur contraction n’a lieu que sous l’effet de l’hormone ocytocine, aussi connue sous le nom “d’hormone de l’amour“.

Dans la vie d’une femme, l’utérus se contracte quand celle-ci éprouve un orgasme, qu’elle a ses lunes (ses règles), qu’elle vit un moment fort en lien avec sa féminité (p.ex quand elle voit un vidéo d’accouchement), et, quand elle accouche.  Jamais l’utérus ne travaillera aussi fort que pour accoucher un bébé. C’est sa spécialité, sa mission principale: enfanter.

À l’accouchement, les muscles de l’utérus travaillent ensemble pour tirer le col vers le haut, et pousser le bébé vers le bas.

Contraction utérine

Mais avant, il faut que la magie du troisième trimestre s’opère….

 

Au troisième trimestre, l’utérus bourgeonne.

Au troisième trimestre de la grossesse, l’utérus, sous le poids de l’enfant qui arrive à maturité, comprend qu’il a avantage à se pratiquer un peu. C’est un organe avec une grande intelligence ! Il se met alors  à bourgeonner de récepteurs à l’ocytocine.

Contraction utérine

Plus la femme approche de l’accouchement, plus ces petits récepteurs sont nombreux. C’est pour cette raison que j’appelle le troisième trimestre de la grossesse, le trimestre de l’ocytocine. C’est le trimestre idéal pour se faire plaisir, passer du bon temps pour soi, faire l’amour, manger ce dont on a vraiment envie, s’offrir une nouvelle robe, voir des copines, s’offrir un souper en amoureux, bref jouir de la vie.

Plus le bébé grandit et s’approche de sa naissance, plus les récepteurs d’ocytocine vont se marier à cette hormone de l’amour, et en résultat à cette union parfait, la femme aura de plus en plus de contractions (peu douloureuses) qui vont tirer dans le bas de son ventre. Le col va commencer à se modifier.

Il va d’abord se ramollir.

Ensuite, il va commencer à s’effacer, se raccourcir, et éventuellement, s’ouvrir.

Il n’est pas rare avant un accouchement, qu’une femme en santé dont la grossesse et l’entourage favorisent bien la sécrétion d’ocytocine, se trouve avec un col déjà ouvert à trois et même quatre centimètres, avant même que l’accouchement ait commencé.

L’homéostasie de l’enfantement, une dynamique de l’amour.

L’accouchement aura lieu quand tout sera propice dans l’univers pour que la femme entre en travail,  et que  le bébé puisse naître. Jamais dans sa vie l’utérus ne sera aussi saturé d’hormone de l’amour que pendant un accouchement. C’est ainsi, et seulement ainsi, que la femme accouche et que les bébés naissent depuis que le monde est monde.

C’est la physiologie millénaire, et optimale, de l’accouchement. Où les femmes accouchent et les bébés naissent, dans une abondance d’ocytocine et d’endorphines, cette morphine naturelle que l’on sécrète quand on se sent bien et en confiance pour accoucher.

Ensemble, l’ocytocine et les endorphines assurent la sécurité du processus physiologique de l’enfantement.

 

La menace de l’adrénaline

Comme toute bonne chose vient avec son opposé et ses menaces potentielles,  l’adrénaline est certainement la pire ennemie de l’ocytocine. Quand la femme qui accouche en sécrète, cette hormone de survie vient se coller sur les récepteurs d’ocytocine de l’utérus, et leur en bloquer l’accès pour des heures durant.

Quand le territoire de naissance (lieu, personnes, protocoles, lois) devient menaçant pour la femme, et que celle-ci a peur, se méfie, se crispe, alors la cascade anti-physiologique de l’accouchement se met en marche. L’adrénaline prend du terrain et sature les récepteurs d’ocytocine.

Contraction utérine

Résultat: Les contractions s’espacent, se raccourcissent, voir elles disparaissent. S’en suivent les critiques inévitables à l’égard du corps de la femme qui n’accouche plus comme on s’attend de lui.

“Madame, vous n’avez pas assez de contraction (de moteur), alors on va vous aider un peu.”

Allez hop! On y va pour l’intraveineuse, l’ocytocine synthétique, et l’accouchement médicalisé. Pourtant, le corps de la femme n’a fait que fonctionner de manière optimale. Tous les mammifères terrestres quand ils se sentent menacés, arrêtent d’accoucher, se trouvent un endroit plus favorable, et attendent que l’accouchement reprenne…

Personne ne veut d’un accouchement où l’utérus de la femme fini saturé d’adrénaline, parce qu’elle est en détresse, qu’elle panique, dérobée dans un territoire de naissance menaçant, voir même violent. C’est ce genre d’accouchement qui cause des accouchements traumatiques. Non, on ne veut pas ça!

Contracation utérine

Favoriser un territoire de naissance optimal

Je n’ai rien contre la médecine quand elle sauve réellement des vies, mais le fait est que les territoires de naissance actuels dans nos société modernes sont trop souvent (et malheureusement) des vecteurs d’adrénaline. Alors que peut-on faire pour favoriser l’ocytocine et minimiser l’adrénaline chez la femme qui accouche? C’est certes un des plus grands défis de l’enfantement à l’ère moderne.

Je n’ai pas de solution toute faite pour terminer ce billet. Mais j’oserais avancer que pour optimiser vos chances de vivre un accouchement physiologique, vous devriez sans aucun doute vous préparer le plus possible à accoucher. En lisant, en vous préparant bien (comme en faisant ma préparation virtuelle à la naissance), en écoutant des podcasts, en vous trouvant un groupe de soutien (sur facebook, dans votre ville ou village), et surtout, en choisissant un territoire de naissance optimal où les gens et les protocoles qui le définissent, respectent et encouragent la physiologie de la naissance.

D’ici là, je vous souhaite un merveilleux trimestre de l’ocytocine !