Dans le paradigme médical actuel, l’attachement naturel et spontané entre la femme, l'autre parent et leur bébé au moment de la naissance et du postnatal immédiat, est un processus gravement perturbé. 

Naïvement, on penserait que les maternités sont organisées dans le but d’optimiser l’attachement immédiat entre une mère et son nouveau-né. On se dit que c’est une «Maison de naissance», une «Unité Mère-enfant» ou un «Hôpital Ami des bébés», et donc, que tous les protocoles sont sûrement mis en place pour optimiser l’attachement à la naissance.

Mais non, vraiment pas ! C’est ce que je vais tenter de mettre en lumière dans ce billet. 

En ce moment même dans la plupart des maternités du monde, les nouveau-nés naissent sous les néons, dans des pièces froides, observés et évalués par des personnes inconnues, stressées et souvent stressantes, qui parlent fort et s’affairent sur le nouveau-né (stimulation, chapeau, clampage du cordon, etc.) et sur la nouvelle-mère (délivrance, massage utérin, prise des signes vitaux, etc.), ou sinon, qui s’activent pour ramasser le désordre de la naissance. 

Personne ne pense ni au processus d’attachement en cours ni aux impacts de leur indifférence sur celui-ci.

La naissance est un moment sacré et crucial pour l’attachement.

Dans un déroulement optimal de la naissance, le nouveau-né touche, sent, entend et voit sa mère et sa famille en premier lieu, et ce, pour au moins les premières heures et les premiers jours de sa vie. 

En peau-à-peau continu, sans séparation (proximité) ni distractions (intimité), dans une ambiance calme et paisible, le coup de foudre entre le nouveau-né, sa mère et sa famille a lieu naturellement et à son rythme.

C’est le début de vie le plus optimal qui soit pour tous les nouveaux humains sur Terre et c’est en soit l’ultime mission de ce blogue, de nos préparations virtuelles et de nos communautés.

Plus les années passent plus les conclusions scientifiques sur la naissance nous le répètent:

Quand une femme enceinte est en santé et que le bébé se porte bien, il n’y a pas de scénario plus bénéfique pour la femme, l'enfant et sa famille qu’un accouchement physiologique respecté et non perturbé. 

Pensez-y un peu, on n’oserait jamais dire à mère Nature qu’elle ne sait pas faire ses saisons et qu’on va les faire pour elle. 

Pourtant, en moins d’un petit siècle sur trois cents mille ans d’Homo Sapiens, on a réussi à faire croire à l’humanité toute entière que les femmes modernes ne savent pas mettre au monde leurs bébés sans se faire accoucher par un expert.

Et qui plus est, on a complètement bafoué les fondements même de la toute première rencontre d’amour entre une mère et son enfant.

Le paradigme médical et son théâtre anti-physiologique. 

Le nouveau-né humain est parmi tous les mammifères celui qui naît le plus longtemps dépendant de ses parents. Sans les soins et l’attention continue de sa mère et sa famille, il ne vivrait pas longtemps. 

Heureusement la nature a prévu que la femme, quand elle enfante sous sa propre autorité hormonale et psychique, dans le respect et la puissance, le calme et la confiance, tombera instinctivement en amour avec son bébé et sera prête à tout pour lui dès les premiers instants de sa vie.  Et ce qu’il y a d’encore plus beau, c’est que cet amour grandira à travers les heures, les jours, les mois, les années...


Évidemment, une femme peut accoucher par césarienne endormie et aimer son bébé quand même! Parfois il faut passer par là pour devenir une famille. Merci à la gynécologie d’exister, et surtout, merci au néocortex hautement développé de l’humain. 

Cela dit, malgré les avancées remarquables et accélérées de la science à l’ère moderne, la médecine obstétricale reste rigide et loin derrière son potentiel d’évolution optimale. On pourrait presqu’en dire qu’elle est quasi incompétente quand elle approche les naissances physiologiques.

Les professionnels de la naissance qui oeuvrent dans le paradigme médical ont les mains liées à des protocoles qui les forcent (malgré eux) à poser des gestes désuets, voire nuisibles, qui pourtant leur sont encore largement enseignés à l’école. Aussi, les dynamiques de pouvoir dans ce modèle sont palpables. Ici,  le médecin et la sage-femme savent et la femme qui enfante se soumet. 

Si au contraire, la femme ose remettre en question le jugement des professionnels, elle sera souvent traitée avec un préjugé défavorable et parfois même, une intention punitive de la part du professionnel.  

Vivement le jour où les gynécologues, inspirés par leur humilité avoueront toutes les fois où ils ont coupé une femme pour la punir d’avoir questionné leur jugement. 

Alors que les conclusions scientifiques et les organisations internationales clament l’urgence d’humaniser les naissances, le monde médical a du mal à montrer son visage d’humain aux femmes et familles qui enfantent.

Ceci s’explique en partie par le fait que tous ses services sont encore fondés sur la vieille vision patriarcale, technocratique et pathologique de la naissance. 

Et pendant ce temps à travers le monde, il y a en moyenne 4 bébés qui naissent chaque seconde, dont la très grande majorité d’eux se font voler leur hormone de l’amour. Je vous explique pourquoi dans quelques instants. 

Le but de ce texte n’est pas de pointer du doigt qui que ce soit, mais bien d’éclairer les conséquences possibles (immédiates et sur le long terme) des actions protocolaires et systémiques posées inconsciemment par les professionnels de la naissance au moment de l’arrivée du bébé lors des naissances en captivité.  

Qu’est ce qu’une naissance en captivité?

On appelle une naissance en captivité tout accouchement qui se déroule sur un territoire de naissance où les protocoles en place font de la femme qui accouche une actrice au second plan de son expérience. Dans une naissance en captivité, la femme n’est pas l’experte. Ce n’est pas elle qui sait. 

Souvent, pour ne nommer que quelques exemples, on lui donne une date d’expiration pour accoucher spontanément, sinon quoi on induit son travail. Souvent, elle est forcée d’accoucher dans une position qui n’est pas son choix et on l’empêche même parfois de bouger, boire et manger à sa guise. Il n’est pas rare non plus de voir plusieurs professionnels insérer leurs doigts dans son vagin pour évaluer la dilatation et lui dicter la suite des choses en fonction de leur évaluation. 

La dynamique d’une telle naissance n’est pas égalitaire. Ici, le professionnel est considéré comme l’expert qui sait accoucher les bébés et la femme, comme la patiente à risque qui qu’il faut accoucher et délivrer.

Dans une naissance en captivité, l’accouchement est considéré comme dangereux et traité comme tel, et ce, jusqu’à preuve du contraire,  soit la sortie du placenta et l’absence d’hémorragie postnatale. 

Il n’y a pas si longtemps dans ce modèle (avant 1970), on disait même que les bébés nouveau-nés étaient dépourvus de conscience et de sens, qu’ils ne pouvaient pas ressentir la douleur. On les opérait donc sans anesthésie en se disant que de toute façon ils ne s’en souviendraient pas! 

Bref, la sacralité du processus d’arrivée, d’adaptation, d’attachement et de communion sur terre des nouveau-nés est loin d’être optimale dans les maternités du monde actuel et cela n’est pas prêt de changer puisqu’elle n’est même pas encore largement enseignée dans les écoles de médecine.  

L’ocytocine, hormone de l’amour, du maternage et de la défense pour le clan. 

Au moment où le nouveau-né émerge du corps de sa mère, jamais dans sa vie la femme n’a été aussi pleine d'ocytocine, hormone clé du coup de foudre instantané entre une mère et son enfant.

L’ocytocine est une neurohormone sécrétée par pulsions à partir de l’hypophyse, située dans le cerveau primitif. Elle est produite et sécrétée en fonction de son environnement. Plus la femme qui enfante se sent en sécurité et non menacée par son environnement, plus elle va en sécréter et mieux se déroulera sa fin de grossesse, son accouchement et son postnatal.

Au-delà de l’accouchement, l’ocytocine continuera d’être sécrétée en abondance si la nouvelle-mère vit un postnatal optimal. L’ocytocine est fondamentale pour l’éjection du lait maternel. Elle fait contracter les canaux lactifères qui éjectent alors le lait.  Sans l'ocytocine,  les seins peuvent être remplis à ras bord, mais le lait ne jamais couler. Voilà encore un beau rappel de la nature que la femme allaitante a besoin d’amour pour engraisser son bébé avec son lait !  

Associée à la prolactine qui est l’hormone qui produit le lait, l’ocytocine a aussi un impact biocomportemental chez la nouvelle mère. Elle fait partie du cocktail naturel pour un maternage intuitif et proximal.

L’ocytocine  est même responsable des comportements défensifs pour la survie. Cela veut dire que si vous enlevez le nouveau-né à une mère chargée à bloc d’ocytocine parce qu’elle vient d’enfanter dans son pouvoir, il est fort probable que cette dernière devienne instinctivement agressive si elle sent que son bébé est menacé entre vos mains! 

Sans blague, une nouvelle mère chargée d’ocytocine qui part à la défense de son bébé qu’elle sent menacé, c’est impressionnant. La nature a vraiment pensé à tout en créant l’hormone de l’amour. Même à la défense de sa tribu.

Depuis toujours, c’est l’hormone ocytocine qui orchestre les naissances et l’attachement. Je vous explique en détails comment fonctionne cette hormone en prévision de l’accouchement dans ce billet (ici).

Petite révision sur le «réflexe d’éjection»

Le réflexe d’éjection du foetus est un terme rendu populaire par le Dr Michel Odent pour expliquer la capacité de l’utérus à éjecter un bébé et son placenta à travers un aussi petit trou que le vagin !

L’ocytocine pendant la naissance permet à l’utérus de contracter afin d’ouvrir le col utérin et pousser le bébé à travers le canal de la vie. Au moment ultime de la naissance, quand le col utérin est entièrement ouvert et que le bébé appuie suffisamment fort sur le plancher pelvien profond (le périnée), la pression de la présentation foetale sur le périnée provoque de puissantes pulsions ocytociques dans la glande hypophysaire (située dans le cerveau primitif), ce qui permet au foetus son émergence vers sa vie extra-utérine. 

Au moment de la naissance, la concentration sanguine d’ocytocine est si forte que l’utérus arrivera à expulser le foetus à travers le (si petit) trou du vagin, que le bébé pèse 2,5 ou 5 kilos! L’ocytocine à son apogée se fout bien du poids du bébé, elle le sort, c’est tout! 

Après la naissance, si l’environnement le favorise, l’ocytocine continue d’être sécrétée en abondance (voir tableau plus bas). Cela va permettre au placenta de naître facilement sans que l’utérus ne saigne trop (et donc éviter une hémorragie postpartum) et cela va permettre le coup de foudre de l’amour entre la mère et son enfant, la famille et son enfant.

Pour les visuels, le tableau ci-bas illustre les pulsations ocytociques de la fin de grossesse jusqu’à 15 minutes après la naissance. À la fin de l’accouchement, il y aurait jusqu’à six pulsations d’ocytocine chaque 10 minutes et normalement, dans un contexte optimal, la puissance de ces pulsations continue de monter après la naissance. Ceci a lieu pour deux raisons bien précises : une naissance du placenta normale et L’ATTACHEMENT.

                       Buckley, Sarah J. (2015b)Hormonal Physiology of Childbearing: Evidence and Implications for Women, Babies, and Maternity Care. Washington, D.C.: Childbirth Connection Programs, National Partnership for Women & Families. P.58.

Ocytocine et attachement

L’ocytocine est sécrétée en abondance au moment du grand commencement de la vie pour une autre raison que la sortie sécuritaire du placenta : L’ATTACHEMENT. 

On vient de voir dans le tableau plus haut combien l’ocytocine, aussi connue sous le nom de «l’hormone de l’AMOUR», est sécrétée en abondance dans les premiers instants suivant la naissance (à condition d’avoir le bon environnement), ce qui permet à la nouvelle mère de tomber en amour avec son bébé, au bébé de tomber en amour avec ses parents, à l’autre parent de tomber en amour avec son bébé et au couple de retomber en amour ensemble.

Cette étape est fondamentale pour l’avenir immédiat et lointain de la famille.

Mais que se passe-t-il dans le théâtre des naissances normales médicalisées?

La rencontre entre une mère et son nouveau-né est une vague d’amour que seule la famille devrait pouvoir surfer. Cependant, dans le monde médical, cette vague est presque toujours volée par un ou plusieurs professionnels de la naissance. 

Je vous illustre un peu la scène. 

D’abord, au moment de la poussée (où les pulsations d'ocytocine sont de plus en plus nombreuses) la femme est souvent coachée intensément. Yeux dans les yeux avec sa sage-femme ou son médecin qui semble pousser avec elle par sa présence et son insistance. Je parle ici de la poussée dirigée.

Ensuite, au moment de l’émergence du bébé, la femme est plus souvent qu’autrement installée sur le dos avec ses pieds dans des étriers. Son médecin ou sa sage-femme est assis ou debout entre ses jambes, yeux dans les yeux, prêt à réceptionner le bébé. 

Aux côtés de la femme, une infirmière (au Québec) ou une auxiliaire (en France) est tout près de la femme, prête à essuyer le bébé et lui mettre un chapeau. Et l’autre parent tente du mieux qu’il/elle peut de garder sa place de l’autre côté du lit. 

Quand le bébé sort, le médecin ou la sage-femme le dépose sur le ventre de sa mère. Rapidement l’infirmière ou l'auxiliaire dépose une couverture sur lui et le frotte un peu au passage, pour l’aider à ouvrir ses poumons. Puis, lui met un chapeau. 

Pendant ce temps la femme fait son retour, ses yeux sont encore loin dans l’ailleurs où elle est allée chercher son bébé. Quand elle en revient et va à la rencontre de son bébé, qu’elle surfe la vague de l’attachement promis, chargée des pulsations d'ocytocine qui pulsent en elle, et qu’elle lève sa tête pour regarder devant elle, qui voit-elle en premier?

Son bébé? J’espère ! 

C’est ce qui est prévu. 

Mais non! Elle voit le médecin ou la sage-femme debout entre ses jambes qui la regarde. 

 

Des femmes en amour avec leur médecin ou leur sage-femme !

Dans ce théâtre des naissances normales qui sont malgré tout médicalisées, la mère nouvellement-née lève donc sa tête et voit le médecin ou la sage-femme debout entre ses jambes qui la regarde et lui sourit avec la fierté de l’avoir accouchée de son bébé. Et là, que se passe-t-il? 

C’est simple. 

La femme tombe en amour avec son médecin ou sa sage-femme! 

Bien sûr qu’elle tombe en amour avec son bébé, ça va de soi. Mais le fait est que ledit médecin ou ladite sage-femme a quand même volé une partie de l'ocytocine immédiate réservée au bébé. 

Alors, sans grande surprise, un peu plus tard… Soit le jour même ou quelques semaines plus tard, la femme clame haut et fort que sans son médecin ou sa sage-femme elle n’y serait jamais arrivé!

«Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous Docteur!»

Et si par malheur le médecin ou la sage-femme lui dit à un moment ou un autre:  

«Votre bébé avait deux tours de cordon madame, par chance que vous avez accouché à l’hôpital!» 

Alors là, la femme dira pour le reste de sa vie (à moins de faire un bon détricotage), quelque chose comme:

«En tout cas, sans mon médecin mon bébé serait mort. Par chance qu’il était là. Il a sauvé la vie de mon bébé.»

Parce que chargée d’ocytocine, la femme qui vient d’enfanter va gober tout ce qu’on lui dit comme une belle vague d’amour et s’en tisser une histoire qui teintera forcément son récit de naissance, ses perceptions de l’enfantement, de même que son devenir mère et famille.

Et tout le monde s’active autour. 

Ça ne s’arrête pas là. Une fois que le bébé est né, il faut «délivrer» la femme du placenta du bébé. Et là, alors que jamais dans sa vie la femme n’a été aussi chargée d'ocytocine, tout le monde autour s’active. 

On allume les lumières, on ramasse, on examine le périnée entre deux tractions du cordon. Certains professionnels commencent même la suture avant la naissance du placenta. Si seulement vous saviez tout ce qu’on ne raconte pas haut et fort... 

Alors l'ocytocine naturelle, cette hormone qui entend tout haut ce qui se passe tout bas, est complètement perturbée. Les distractions du décor médical et de ses acteurs sont si imposantes que l’ocytocine chute. 

La femme sera plus distraite de son bébé. L’autre parent aussi. Parfois même il ira jusqu’à sortir de la chambre pour aller annoncer la naissance, faire un post sur les réseaux, fumer une cigarette…

Il y a une sorte de déconnexion à l’essentiel.  

Vous pouvez regarder cette vidéo si vous tenez à voir de vous même.  Mais attention, c'est choquant pour les convaincus!

Les conséquences ? 

Elles sont nombreuses. 

Attachement perturbé, peau-à-peau interrompu, allaitement retardé et souvent écourté, hémorragies augmentées, traumas de naissance, etc. 

Puisque les parents sont constamment distraits par des mots, des mains, des gestes et directives, l’extase de la rencontre s’estompe plus vite. Souvent l’achèvement (sortie du placenta) se complique et les risques d’hémorragies sont augmentés. Ce qui renforce le sentiment de dépendance et la légitimité du de la naissance normale médicalisée. 

Cependant, dans un tel contexte, les complications ont souvent lieu parce que le bébé s’est fait volé sa grande vague d’ocytocine à l’arrivée, pas parce que la naissance est un processus déficient.  

«Sans vous je n’y serai jamais arrivé docteur!»

Quand j’étais étudiante sage-femme et au début de ma pratique comme sage-femme, je recevais toujours pleins de cadeaux en postnatal. Des bonnes bouteilles de vin, des massages, des fleurs, des lettres d’amour, des cartes-cadeaux...

Les femmes me disaient constamment «Je ne sais pas comment j’y serais arrivé sans toi.» Et moi j’avais appris à penser que, sans moi, elles n’y seraient pas arrivé ! 

Chaque fois, cela flattait mon égo et gonflait ma confiance. J’ai un peu honte de vous avouer ça.

Puis un jour, j’ai rencontré Whapio et j’ai compris ce que Michel Odent  s’acharne à enseigner même à 90 ans ! Avec le temps et beaucoup d'humilité, j’ai compris que je volais l’ocytocine des bébés et j’ai appris à reculer quand les bébés naissent. J’ai compris que la vrai urgence, à priori, c’était de ne rien faire. 

J’ai commencé à mieux porter l’espace, à savoir observer et évaluer à distance… et là, j’ai commencé à voir des dizaines et des centaines de naissances extatiques et autonomes. Des naissances simples, protégées par la sagesse ancestrale de trois cent milles ans d’humanité.

J’ai pu voir le vrai visage des femmes qui découvrent, chargées d’amour,  leur nouveau-né. J’ai pu voir le vrai visage des hommes qui deviennent père, sans la gêne de qui que ce soit entre eux et leur bébé. J’ai pu voir des familles qui naissent et s’agrandissent (jusqu’à cinq, six, sept enfants parfois!) tout simplement, sans dérangement ni complications. 

Et je n’ai plus jamais reçu de cadeau ! 

Mes cadeaux, c’était quand les couples revenaient quelques mois ou années plus tard et qu’ils demandaient à avoir à nouveau leur suivi avec moi (je parle au passé parce que je ne pratique plus comme sage-femme en ce moment. Un jour à nouveau, peut-être...).

«Je rêvais à ma sage-femme en postnatal !»

Depuis que j’ai commencé à dénoncer les vols d’ocytocine des nouveaux-nés lors des naissances normales médicalisées, j’ai entendu à maintes reprises des témoignages de femmes qui m’ont avoué avoir fantasmé sur leur médecin en postnatal. 


«Je n’avais plus d’attirance pour mon mari, je faisais des rêves érotiques avec le gynécologue! Maintenant je comprends que c’est parce qu’il a volé l’ocytocine que j’avais pour mon bébé.»  - Chloé


  «J’étais en amour avec ma sage-femme. Quand je la voyais, j’avais  des papillons dans mon coeur. J’aurais voulu que ce soit elle qui soit là pour moi en postnatal, pas mon chum! Ce n’était vraiment pas sain.»  - Caroline


De l’autre côté, quand une sage-femme ou un médecin prend conscience de cette réalité, une réalisation courante qui a lieu pendant mon séminaire sur l’approche quantique de la naissance, il n’y a plus de retour en arrière. 

Encore ce matin une médecin m’écrivait pour me dire:

«Karine, depuis le séminaire je vois tellement combien on vole l’ocytocine du bébé sans même s’en rendre compte. C’est révoltant tellement c’est évident!»


Mais quoi faire alors pour ne pas voler l’ocytocine du bébé?

Et bien c’est simple, On RECULE, on ne parle pas, on ne bouge pas ou sinon très lentement.

On observe à distance. On sort du champs de vision des parents, surtout de celui de la femme. On porte l’espace solidement, mais à distance.  

Et on avance pour agir et intervenir AU BESOIN SEULEMENT. 

Si vous êtes un professionnel de la naissance et que voulez en savoir plus sur ce sujet et surtout sur comment détricoter ces réflexes pour en tisser des nouveaux,  j’ai créé un séminaire virtuel de trois semaines qui traite de ce changement de paradigme. Je le donne trois fois par année. C’est par ici pour en savoir plus

Il y a une urgence pour notre humanité de ramener plus de respect dans l’arrivée des nouveaux humains sur terre. C’est pour ça que j’écris, réfléchis et enseigne la naissance et que je compte bien continuer encore longtemps. C'est pour ça aussi que le monde  des naissances a besoin de vous, que vous soyez une femme ou un homme, un professionnel de la périnatalité ou pas. 

Il en faudra des milliers et des milliers des petits colibris semeurs de conscience, pour que les futurs humains de demain naissent en bénéficiant de la totalité de l’ocytocine qui leur est destinée. 

S’ancrer dans les prémisses de l’enfantement

Il y a urgence que notre culture et notre approche de la naissance s’ancre davantage dans les prémisses de l’enfantement. Dans le fait que la naissance est un processus physiologique normal, intime et sécuritaire. Que la femme/personne enceinte a tout ce qu'il faut en elle pour enfanter son bébé et le placenta qui vient avec. Et, que les bébés ont la force et la sagesse de naître.

Sans chercher à condamner la paradigme médical de la naissance pour avoir volé deux cents ans (sinon plus) d'ocytocine aux bébés, je crois qu’il est temps d’arrêter de nier la science et la physioLOGIQUE des naissances.

Il est temps de redonner la noblesse aux femmes et aux bébés et de dénoncer une fois pour toute l'incongruité de naissances normales médicalisées. Ramenons un peu d’humanité et d’humilité dans ce que signifie être un professionnel de la naissance et pour l’amour, cessons de voir les médecins comme des «Dieux» sans qui les femmes ne savent pas enfanter leurs bébés. 

Et si on regardait plutôt les femmes pour ce qu'elles sont, c'est-à-dire des Déesses qui enfantent l'humanité?

Je terminerai avec cette question: 

Est-ce que le monde est prêt à vibrer en étant animé et materné par des femmes-mères puissantes qui savent enfanter librement et choisir instinctivement ce qui est bon pour elle et leur enfant?