Tu y penses depuis longtemps, mais tu repousses l’idée, tu sais trop bien ce qu’elle implique.  Tu as fait tes recherches, tu as parlé avec d’autres mères qui sont passées par là, et tu sais que si tu fais ça, c’est toute ta vie et celle de ta famille qui va changer à jamais.

Tu n’oses même plus en parler aux gens autour de toi tellement tu leur a déjà cassé les oreilles avec ça. Et si tu es comme moi, tu t’imagines qu’ils pensent que tu ne le feras jamais, et ça, ça te motive encore plus !

Tu sais que le baccalauréat en pratique sage-femme est risqué pour l’équilibre de ta vie toute entière. Que si 50% des filles font un bébé en chemin, 50% des couples se séparent dans l’aventure.

Tu sais aussi que ce bac est aussi intense que faire des études en médecine, sans le salaire profitable à la fin.  Tu sais qu’au fond ce bac qui t’attire tant, c’est un peu comme retenir ton souffle pendant quatre ans et espérer survivre, sans les séquelles de l’asphyxie.

​Et pourtant, tu y penses encore…

C’est pour ces raisons (et pleins d’autres) qu’à chaque fois que l’envie te revient, tu repousses l’idée, pour un mois, six mois, un an… Jusqu’à ce que ça refasse surface, de manière incontrôlable et imprévisible.

Soit par un vidéo d’accouchement sur Youtube, ou encore par l’histoire d’une telle qui a accouché, ou pire, celle d’une telle qui a été acceptée au bac sage-femme, avant toi !

Mais oui, tu n’es pas la seule à y penser et pendant que toi tu branles dans le manche, d’autres ont le courage d’aller de l’avant et même de graduer.

Mais tu attends quoi au juste ?

Que tes enfants grandissent ? Qu’ils rentrent à l’école ? Qu’ils aient quitter la maison ? Que la maison  soit payée ?

Ou peut-être que l’envie te passe une fois pour toute?

Avouons-le, ce serait beaucoup plus simple pour tout le monde…

Mais la vérité, c’est que l’inévitable est justement, INÉVITABLE ! Et que si tu es née pour être sage-femme, RIEN ne va faire taire cet appel que tu as et qui vibre dans chacune de tes cellules. Tu auras beau faire six enfants et te convaincre que ta place est auprès d’eux, un jour ou l’autre l’envie va revenir et te morfondre jusqu’à ton âme.

Cette envie, elle va revenir. Jusqu’à faire exploser l’impatience d’assumer une fois pour toute TA propre destinée. Ce jour-là, ​tu seras finalement prête à sacrifier tes enfants, ton couple et ta vie tout entière,  au nom de ta passion pour les naissances.

C’est comme ça qu’un bon matin de janvier ou février, sachant que la date limite pour faire ta demande d’admission est le 1er mars,  tu annonceras à ton monde que ça y est pour vrai,  que tu retournes sur les bancs d’école, et que tu vas devenir sage-femme.

Tu vas te taper tout le processus d’admission, de la lettre de motivation jusqu’à la redoutable entrevue, où tu hésiteras entre répondre selon tes réelles convictions, ou ce qui semble le plus stratégique.

Évidemment, après l’attente interminable et le sentiment de parenthèse existentielle de celle-ci, tu vas être acceptée.  Qui en aurait douté ? Seulement toi.

Je te conseille de profiter au max de cet été qui précédera ta rentrée… Savoure tes enfants, ton chum, ta vie. Profite du soleil, marche dans une rivière, baigne toi nue dans un lac… Bref, fais le plein de ce qui est doux et fort pour toi.

Parce que bientôt, ton seul et unique but sera de garder la tête hors de l’eau.

Mais sourit, tout est cool !
Tu vas le faire et tu vas réussir.
C’est bien ça que tu veux n’est-ce pas ?

Et je t’assure, être sage-femme c’est réellement le plus beau métier du monde…

étude sage-femme