*** Attention, ce texte s’adresse aux femmes et aux familles en santé, qui ont des grossesses et des accouchements dans les limites du normal.

La grossesse et l’accouchement, aucune garantie.

Personne n’a le mérite de la vie des bébés qui naissent ni de la santé des mères qui accouchent. La vie n’est pas le mérite d’autrui. Elle arrive et c’est tout.

Que ce soit le plus spécialisé des médecins, la sage-femme la plus ‘by the book’, ou celle qui a le plus bas taux de transferts, personne ni aucune technologie, dépistage ou diagnostique, ne peut garantir le déroulement ou l’issue d’une grossesse, et encore moins d’un accouchement.

L’Homme d’aujourd’hui tient pour acquis que le jour où il aura un enfant tout ira bien, et ce, parce que lors d’une grossesse s’en suit un suivi avec un gynécologue, ou un médecin de famille. Certains vont choisir une sage-femme, parce que « c’est cool », que « ça va de soi », ou que « c’est ce qui semble le plus logique ».

Mais peu importe le professionnel, le fait est qu’en fin de compte la plupart des humains enceintes de l’ère moderne pensent que s’ils sont suivis par une personne médicalement compétente, tout ira bien et qu’à la fin le bébé sera vivant et en santé. Comme s’il y avait une garantie (illusoirement écrite) dans le paradigme médical.

Et vient le jour où on attend un enfant, et qu’on l’accouche.

C’est là vraiment que la vérité se dévoile, telle une émergence des tréfonds de l’utérus.  L’illusion se révèle, on conscientise la naïveté, et la vertigineuse impuissance de la vie.

On découvre que tout n’est pas aussi « acquis » à mesure que l’histoire se dévoile.

Sans même l’avoir vu venir, on se transforme, on se questionne, on se met en doute. Les peurs surgissent. Les histoires se révèlent, se dévoilent et s’imposent même.

On se projette. On planifie. On pense savoir.

On a confiance. On perd confiance. Tout bascule. On retrouve confiance. On se construit, à mesure qu’on avance sur ce chemin de  l’humilité.

Accueillir la vie impose une ouverture de l’être, qui passe souvent par une sorte de mort quantique, qui permet de renaître comme mère, père, et enfant.

Les conséquences de l’aveuglement médical sur l’accouchement : du rite de passage à la prise en charge.

Combien de femmes, couples, familles happés par l’histoire d’une grossesse et d’un accouchement trop médicalisé, pris en charge, voire violenté ?  Combien de césariennes banalisées ? Parce que le bébé est en santé après tout ! Combien de conjointEs traumatiséEs d’avoir vu leur femme se faire “violer” à force de se faire accoucher ?

Nous sommes tous victimes de la médicalisation des naissances. Et nous serons complices de celle-ci, tant et aussi longtemps que nous continuerons de l’accepter et de nous y soumettre aveuglément.

La médicalisation et la technocratisation de l’accouchement ont fait disparaître un rite de passage millénaire, normal, physiologique, sécuritaire, et qui depuis que le monde est monde appartenait aux femmes.

Avant le paradigme médical, l’enfantement a toujours été un rite chargé de sacré, à la fois protecteur et transformateur, qui assure depuis toujours la survie de l’espèce humaine.

Ce qui fut jadis et depuis toujours un processus essentiellement primitif (intuitif et libre) est devenu un « acte » qui se vit par la soumission à une autorité médicale, sous prétexte que le processus est risqué et potentiellement dangereux.

La garantie illusoire de l’accouchement dans le paradigme médical.

La majorité des femmes qui accouchent à l’ère moderne (sans même s’en rendre compte) vivent leur transformation de femme à mère sous la responsabilité de quelqu’un d’autre.  En pensant naïvement que ce quelqu’un d’autre leur donne une quelconque garantie, une protection.

Si pendant l’enfantement quelque chose tourne mal, c’est ce quelqu’un d’autre qui saura sauver la situation. Sans cette personne, le bébé pourrait mourir, ou pire, la Femme.

Accoucher et venir au monde a toujours comporté des risques. Ce n’est pas parce qu’un tel ou une telle sait césariser, réanimer, contrôler une hémorragie, diagnostiquer, prévenir, ou whatever what, qu’ils sauvent forcément les bébés du risque de naître. D’ailleurs, s’il y a bien une branche de la médecine où les interventions sont souvent les conséquences d’interventions précédentes, c’est bien l’obstétrique avec sa prise en charge (partiarco médicale) de l’accouchement.

Bien sûr que les médecins et sages-femmes sauvent parfois de vies, et on les en remercie gracieusement par leur salaire décent et le prestige social qui leur est accordé. Cependant, ils ne rendent pas le processus d’enfantement plus sécuritaire pour autant.

L’enfantement a toujours été fondamentalement sécuritaire. La preuve, d’Homo Habilis à Sapiens, nous sommes encore là trois millions d’années plus tard !

Les promesses d’une conscience émergente de l’accouchement.

L’humain de l’ère moderne est si malade, stressé et déconnecté de ses pouvoirs innés (conséquences même de la médicalisation des naissances ?), que les femmes n’ont jamais eu autant peur et besoin de quelqu’un d’autre pour accoucher.

Si les Femmes de ce monde étaient reconnues dans leur puissance et leur savoir d’enfanter, bref si l’accompagnement offert par les professionnels de la naissance favorisait l’émergence de leur confiance en elles-mêmes (plutôt que la prise en charge aveuglante de leurs capacités), et qu’on les laissait vraiment accoucher (sans les accoucher d’emblée), on assisterait alors à l’émergence d’une génération de mères, enfants et familles au potentiel de vie absolument extraordinaire.

On remarquerait des déroulements et des issues de naissance rassurants qui viendraient alors contrebalancer nos peurs, et forcer notre humilité à avouer tous les torts que nous avons nous-mêmes causés dans le monde des naissances à force de légitimer sa médicalisation.

L’accouchement : du pouvoir inné aux doutes existentiels.

Rares sont les femmes et les couples qui ne seront pas confrontés par la transformation qu’une grossesse et un accouchement ont sur l’ensemble de leur existence. Et les chances que tout aille bien sont heureusement élevées, parce qu’enfanter est normal et qu’une femme n’a besoin de personne au-dessus d’elle pour faire pousser un bébé dans son ventre et le mettre au monde, ainsi que son placenta. Parce que l’enfantement est une capacité innée, depuis que le monde est monde.

Pourtant, malgré notre Ère moderne-pseudo-démocratique-et-libre, jamais les femmes n’ont eu aussi peur et autant de mal à accoucher. Jamais l’Homme n’a si peu cru en la Femme.

L’humain est plein de naïveté et de propension à accepter l’emprise d’une autorité autre que la sienne, surtout à l’égard de sa propre santé.  La médicalisation et la technocratisation des naissances nous ont amenés à croire outre-mesure que grâce aux savoirs de la médecine, moins de mères et de bébés mourraient à l’ère moderne.

Si jadis dans l’histoire l’émergence de la médecine a eu ses années salvatrices, il n’en demeure pas moins qu’encore aujourd’hui on s’en est remet à la Sainte Médecine pour accoucher, croyant (sous l’excuse des succès d’une époque ancienne) qu’à long terme elle sauvera notre espèce.

 

L’utopie de l’ère moderne et de sa science de l’enfantement

À l’ère moderne, une femme enceinte est une bombe à retardement. Une menace de trisomie qu’il faut diagnostiquer. Un contenant à bébé à prendre à charge, à mesurer, à surveiller, et à accoucher.

Les bébés doivent être parfaits, comme décrits dans les livres. On les surveille, on les attrape, on s’acharne sur eux. Pour tout savoir et tout contrôler.

Et dès l’arrivée, le cordon est coupé. La tradition se poursuit. L’anémie est provoquée.
Anémie de fer, de sang, de conscience, de liberté, de droit de vivre, d’arriver à sa façon et quand bon lui semble, le droit de choisir la vie, ou de la refuser en préférant la mort.

Une femme sur quatre accouche par césarienne au Québec. Dans certains pays, c’est huit femmes sur dix. Et pourtant, les bébés continuent de mourir.

Malgré la médicalisation, la mort n’a jamais cessé de coexister avec la naissance. Donner la vie, c’est donner la mort, un jour ou l’autre. Qu’on le veuille ou non, qu’on médicalise ou pas, la vérité c’est qu’on n’a pas de contrôle et qu’il n’y a aucune garantie.

Enceinte, on nous mesure, on nous pèse, on écoute le coeur, on regarde à l’intérieur du ventre, à la recherche d’une “tache”, d’une anomalie.

On lit dans notre sang, notre urine. On nous induit si on fait un bébé trop longtemps. On nous fait peur si celui-ci est trop gros, ou trop petit. On nous fait peur si on n’a pas peur.
Et en même temps,  on nous dit qu’accoucher c’est normal !

À l’accouchement, on nous ouvre le ventre si c’est trop long, si le bébé “ne tolère pas bien” les interventions, les interdictions. On nous moniteur. On nous insère des doigts dans notre vagin, parfois même sans consentement. On nous « viole » dans notre vulnérabilité. On nous provoque. On nous accouche.

Et parce qu’ils sont vraiment forts et résilients, les bébés naissent. Ils survivent à l’arrogance médicale. Mais malgré toute cette prise en charge, certains meurent encore. Parce que la mort est possible, et malgré toutes les machines, les tests et protocoles, il n’y a jamais eu aucune garantie.

L’accouchement à l’hôpital : Pas plus de garantie.

Comme la mort n’est légitime qu’à l’hôpital, que c’est LE lieu socialement accepté pour mourir, on nous a convaincus que l’hôpital était aussi LE lieu de prédilection pour les naissances.

Ainsi, si le bébé faillit mourir, on tentera tout pour le sauver. Et s’il meurt, on sera au bon endroit.  On sera déjà là. On saura qu’on a fait tout ce qui est en notre pouvoir pour le sauver. Et comme parent, on ne pourra pas nous poursuivre pour avoir été négligent.

Or, il n’y a RIEN dans un hôpital qui encourage le processus physiologique d’un accouchement. RIEN. En fait, tout est là pour prendre en charge la femme qui accouche, ce qui en soi est une prémisse totalement anti-physiologique !

L’hôpital, c’est pour les accouchements qui ne fonctionnent pas,  ou qui tournent mal. C’est pour les femmes enceintes malades et qui ont des grossesses à risque. Ce n’est pas parce qu’une femme accouche à l’hôpital qu’elle est moins à risque de quoi que ce soit, et qu’elle a plus de chance que son bébé naisse en santé. La vérité c’est que si elle est en santé et que son bébé grandit normalement en son ventre, ni elle ni lui n’ont jamais été à risque de quoi que ce soit plus grand que nature et l’hôpital n’est en fait qu’une fausse garantie de sécurité.

Évidemment, c’est une bénédiction que d’avoir accès aux soins et services d’un hôpital compétent lors d’un accouchement qui ne va pas aussi bien que la normale physiologique. Personne n’est contre la vertu, et surtout pas moi !

Devant autant d’impuissance, la foi devient notre allié principal.

La confiance en la vie et surtout la naissance est certes notre plus grand allié quand on avance sur le chemin de l’enfantement. La foi est salvatrice, tout le monde sait ça.

Personnellement, je n’adhère à aucune religion particulière. Cependant, à force d’observer les naissances j’ai appris que malgré tous mes savoirs, c’est la foi dans le processus millénaire de l’enfantement qui est mon principal allié et outil.

Avoir confiance, y croire, se rappeler qu’on peut y croire, que depuis que le monde est monde les femmes accouchent et les bébés naissent, est le choix plus salvateur que j’ai fait dans ma vie de sage-femme. En partant de cette prémisse, tout est plus doux, plus léger, et normal.

Alors les femmes accouchent et les bébés naissent.

Tout passe par l’approche globale et la préparation.

Pour arriver à y croire autant, et incarner cette conviction que la naissance est fondamentalement sécuritaire, encore faut-il être bien accompagné et préparé. Ce sont les femmes et les familles informées qui font le choix (et qui réussissent)d’accoucher  dans la conscience.

Même si le corps d’une femme est fait pour accoucher, le fait est que l’humain de l’ère moderne et programmé à craindre les naissances, et que pour détricoter nos peurs et appréhensions il faut être bien accompagné et informé. Même la plus convaincue des femmes, si elle n’est pas bien accompagnée et informée, finira par se faire accoucher les deux pieds dans les étriers !

Ceci dit, je vous conseille fortement ma préparation virtuelle si vous souhaitez vivre un accouchement physiologique et en conscience.

L’accouchement : La fausse garantie du paradigme médical.

Le paradigme médical de la naissance est définitivement une fausse garantie qui aura aveuglé la très grande majorité des gens de l’ère moderne sur la compétence inée des femmes à enfanter leur bébé. Il n’est pourtant écrit nul part qu’en accouchant sous la responsabilité d’un médecin ou d’une sage-femme, vous augmentez vos chances et vos diminuez vos risques.

Je terminerai sur ces quelques mots simples: Depuis que le monde est monde les femmes accouchent et les bébés naissent, et comme l’a si bien dit ma défunte amie Stéphanie dans sa thèse, ça fait à peine une minute que l’humain craint autant l’enfantement:

 …Comme si  l’humanité ne survivait au phénomène périlleux qui nous voit venir au monde que depuis les 40 secondes que représente la médicalisation généralisée de la naissance si l’on ramenait à 24 heures le temps d’homo sapiens. – Stéphanie St-Amant

N’oublions pas d’où nous venons et qui nous sommes, des mammifères!