Ça va de soi quand on y pense, puisque la femme n’est pas qu’un simple contenant à bébé dépourvu de sens et de psyché.
Laisser passer un être humain par un aussi petit trou demande forcément sa dose d’éclatements! Et je ne parle pas de périnée ici. Les périnées sont faits pour s’étirer. Je parle de l’éclatement de ses repères, son identité, ses conceptions, sa vie.
Naissance et fragmentation
Mettre au monde un enfant est un acte d’ouverture bien au-delà de la dilatation cervicale de l’utérus.
Pour tout dire, quand on comprend à quel point la naissance est d’abord et avant tout une dilatation du cœur et de la psyché, la dilatation du col en centimètres devient bien superflue, comme un détail négligeable de l’explication d’une naissance.
Évidemment que le col doit s’ouvrir pour laisser naître un bébé, mais pour que le col puisse s’ouvrir c’est avant tout la femme elle-même qui doit s’ouvrir, dans son cœur et sa conscience. Si le cœur et la psyché s’ouvrent, le col suivra tout naturellement.
Il n’y a rien à craindre de la fragmentation. Tout est normal et souhaitable.
Sous la puissance des contractions, aspirée par l’intensité du vortex de la naissance la femme vivra une expansion de son être, ainsi, elle passera de femme à mère.
À moins d’accoucher avec une péridurale très efficace ou d’avoir une césarienne planifiée, la femme pour devenir mère doit inévitablement passer par la fragmentation de son identité jusqu’à ce jour.
Au retour du vortex de la naissance, la femme d’avant n’est plus. La voilà devenue mère, certes, mais la voilà aussi devenue une femme nouvelle, encore plus forte et puissante. C'est qu'elle a rencontré en elle sa Sheela Na Gig . Je vous en parle bientôt dans un billet de cette déesse qui est ma préférée de toutes quand on parle d'enfantement.
La fragmentation commence par la panique
La fragmentation de la naissance commence d’abord par la panique face à l’intensité des sensations qui atteint le sommet du vortex.
Jusqu’à l’étape de la fragmentation, la femme en train d’enfanter assure (si elle s’est bien préparée). Elle danse ses vagues, embrasse l’ouverture, bouge instinctivement. Elle laisse s’exprimer sa femme sauvage qui enfante et parfois même, tient presque pour acquis qu’elle va y arriver.
Il n’y a rien à dire ni à faire. Elle le fait. Elle enfante. Elle est entre les mondes. Elle s’ouvre. C’est une étape presque «facile», quand on est bien préparé.
Mais il ne faut pas prendre cet air d’aller pour acquis. Certains diront que le pire est à venir. Je préfère dire que la fragmentation est à l’horizon.
Une crescendo de sensations
À un moment, quand l’ouverture arrive autour de 6-7-8 centimètres (si vous avez besoin d’un chiffre), l’intensité augmente soudainement en crescendo. C’est que le bébé est en train d’ouvrir le col au maximum pour passer à travers.
Cette amplification soudaine des sensations est déroutante. Un coupant mélange de col utérin qui tire plus que jamais, de rectum écrasé par la présentation fœtale, d’os et de ligaments étirés de l’intérieur comme si tout allait fendre en quatre. Bref, de quoi paniquer.
La femme se mettra alors à dire qu’elle n’en peut plus, que c’est trop dur, à demander:
« Pourquoi c’est si dur? »; « Pourquoi moi?»; « Pourquoi certaines accouchent sans crier ?»; « Pourquoi moi je n’y arrive pas? ».

Oui, c'est moi! À mon dernier enfantement...
La phase de désespérance
« MAMAN ! »
« GOD help me GOD!»
La femme redevient une petite fille. Elle est victime de l’intensité déroutante. Comme écrasée par la vie qui lui passe dedans. Elle pleure. Elle s’effondre. Tous ses repères ont disparu.
« Sauvez-moi ! »
« Sortez-le de là ! »
« J’en peux plus. Je vais mourir !»
C’est à ce moment-là, si vous êtes à l’hôpital ou en maternité, que vos risques d’avoir la péridurale même si vous ne la vouliez pas augmentent en flèche.
C’est que la plupart des professionnels qui y travaillent ont appris à vouloir «sauver» la femme qui désespère en lui offrant la solution magique de la péridurale.
Mais la vérité c’est que la femme en phase de désespérance n’a pas besoin d’être sauvée. Elle a besoin qu’on lui dise tout simplement qu’elle le fait, que c’est normal, qu’elle peut y aller.
Elle a besoin d’entendre qu’on est avec elle, que tout va bien, que c’est NORMAL cette intensité, qu’elle peut plonger dedans sans avoir peur et que ÇA VA L’FAIRE !
Dans la phase de désespérance, la femme est devant un «Y»
D’un côté, il y a l’inconnu, la fragmentation, la transformation métaphysique, quantique spirituelle. De l’autre, il y a l’épidurale et sa cascade technocratique de la naissance médicalisée.
N’allez pas penser que je suis contre la péridurale. Parfois c’est effectivement l’intervention la plus appropriée et celle qui permettra à la femme d’enfanter par son vagin. Mais la péridurale offerte à la va-vite parce que les professionnels de la naissance ne sont pas assez solides ou outillés pour supporter les femmes qui enfantent, elle, je la dénonce.
C’est d’ailleurs pour ça que j’ai créé mon séminaire de trois jours sur « L’approche quantique de la naissance», afin d’outiller les professionnels à guider avec bienveillance et confiance les femmes vers leur fragmentation.
L’abandon qui précède la fragmentation
Au sommet de la désespérance, quand même la femme la plus convaincue du monde doute de sa capacité d’y arriver, qu’elle pense qu’elle va mourir, que cette fois-ci elle n’y arrivera pas, que c’est trop, que c’est vraiment trop, que les autres fois ce n’était pas aussi dur, et que, d’un coup elle abdique, elle s’abandonne devant l’intensité plus grande qu’elle, qu’elle choisit le bon côté du «Y», c’est là qu’elle vit la fragmentation.
L’abandon est essentiel, obligatoire.
Quand la femme s’est abandonnée dans le sommet du vortex, qu’elle ne cherche plus de solution ni d’aide, qu’elle accepte de ne pas être sauvée par quiconque, qu’elle lâche prise devant l’intensité, au risque de sa vie, c’est là qu’elle vivra sa fragmentation.
C’est une sorte de mort quantique, comme un saut dans le vide sans espoir d’en revenir vivante.
En s’abandonnant devant l’intensité la femme rompt le lien qui l’attachait à elle-même et à tout ce qu’elle a été et connu d’elle jusqu’à présent dans sa vie. Alors, elle se fragmente et se décorpore.
La décorporation qui suit la fragmentation
Une fois la barrière du corps physique fragmentée, la femme est propulsée dans la dimension de son inconscient, elle se décorpore de son corps, trop plein d’intensités, et, elle s’envole vers l’ailleurs où elle trouvera son bébé.
C’est comparable à une expérience de mort imminente et il y a tout à parier que la glande pinéale de la femme qui enfante et qui vit la fragmentation sécrète à ce moment même de la diméthyltryptamine (DMT).
La DMT est substance psychotrope qui expliqueraient, selon certaines études, les témoignages similaires des personnes ayant vécu une mort imminente : la décorporation, la vision de sa propre existence, la lumière, la rencontre avec des entités spirituelles, un sentiment de béatitude et d'amour infini, l'impression du contact avec le divin.
Bien sûr, la présence de DMT pendant la naissance n’a jamais été démontrée par la science et ce serait anti éthique d’essayer. Il vous faudra donc rester avec le fait que cela n’est qu’une hypothèse non fondée de ma part et des autres illuminés de la naissance qui pensent comme moi.
Cependant quand on entend toutes ces les femmes témoigner avec lucidité et détails bien précis leur décorporation au moment du sommet du vortex, on ne peut qu’en conclure que ces histoires sont bel et bien réelles.
«Je suis sortie de mon corps et là j’ai vu des femmes assises devant des huttes en Afrique. Il faisait chaud. L’une d’elles m’a souri et là j’ai vu mon bébé qui était là.»
«Je suis sortie de mon corps et je me suis retrouvé dans les étoiles. J’ai vu le premier croissant de lune et ma fille était assise dessus. Elle avait autour de cinq ans.»
Elles parlent d’apparition d’animaux totem, de vol de condor, de survol du désert, de volcans, de plongeon dans l’océan. Et quand on les entend raconter ces histoires à donner envie d’y être, on ne peut qu’en conclure que la nature a tout prévu pour accompagner la femme qui enfante dans leur puissance.
«Je suis sortie de mon corps et je me suis vu survoler l’océan et les volcans. Je suis arrivée au-dessus de la jungle et j’ai plongé vers le sol. Mon fils était là. Il avait autour de 5 ans.»
«Soudain, je me suis vue comme une guenon. J’ai vu mes yeux pleins d’intensité et j’avais ma main sur ma yoni. Mon bébé singe était en train de naître»
Après la décorporation, les sensations physiques sont amoindries, comme lointaines. Partie à la recherche de l’esprit de son bébé, la femme ressent les vagues qui tantôt lui poignardaient les nerfs comme des douces caresses qui la garde ancrée dans son corps malgré son envol.
Le bébé n’est jamais très loin après la fragmentation
Toutes les femmes qui vous raconteront ce genre d’histoire vous diront aussi que peu de temps après avoir trouvé leur bébé, celui-ci est né quelques minutes après par un réflexe d’éjection des plus puissants.
«Ça poussait. Moi je ne poussais pas. En fait, j’avais même envie de ralentir sa sortie! »
100% sécuritaire
Il ne faut surtout pas craindre la fragmentation de l'enfantement. Nous sommes des êtres magnétiques et si au sommet du vortex la femme se fragmente en milliards de morceaux, à son retour du vortex peu à peu les morceaux reviennent ensemble pour former la nouvelle femme, la nouvelle mère qu'elle est devenue.
C'est d'ailleurs quand on comprend à quel point la fragmentation est sécuritaire et souhaitable qu'on développe notre confiance inébranlable dans la capacité des femmes à enfanter leur bébé et le placenta qui vient avec. En d'autre mots, dans la capacité des femmes à enfanter l'humanité.
Une étape non reconnue encore
Je vous le dis d’avance, si vous cherchez l’info dans les livres d’obstétrique vous ne la trouverez pas. Pourquoi parler d’un tel phénomène dans un modèle patriarcal de la naissance qui réduit l’accouchement à un processus purement hormonal et biomécanique?
Les livres d’obstétriques, en général, ne tiennent pas compte de l’aventure psychique de la femme qui enfante. Ils la réduisent plutôt à un simple statut de contenant à bébé quand on y pense.
D’ailleurs, avez-vous remarqué que la naissance dans ces livres est toujours illustrée par une vulve et un début de cuisse sans jamais la femme qui enfante en entier?
Toutes les femmes ne vivront pas la fragmentation et encore moins la décorporation
En effet, toutes les femmes ne vivront pas ces étapes. D’abord parce que la plupart des femmes de nos jours se font accoucher en étant anesthésiée.
Il y a aussi le phénomène des femmes (plus rares) qui enfantent en silence et dans un calme total. Elles ne sont pas majoritaires, sachez-le. D’ailleurs, enfanter en silence ne devrait jamais être un but en soi. Cela dit, ces femmes rapportent souvent qu’elles n’ont pas vécu de panique. Certaines femmes même, arrivent à discuter très consciemment tout au long de la naissance et même pendant que bébé est en train de sortir. Un autre mystère du merveilleux monde de la naissance.
Sinon, il y a celles qui se fragmentent oui, mais sans vivre la décorporation. Je n’ai pas d’explication pour ça. Peut-être que certaines femmes ont simplement plus de facilité à lâcher prise sur leur corps et à se décorporer.
Personnellement, je me suis décoporée trois fois sur quatre. La seule fois où je ne l’ai pas fait, c’est pendant mon seul et unique accouchement orgasmique!

Le cocktail de la naissance, une drogue puissante
Je conclurai ce billet en disant que le cocktail d’hormones et des sensations de l'enfantement sont certainement la meilleure drogue qu'il y ait sur Terre. C’est peut-être pour ça qu’une fois qu’elles y ont touché nombreuses sont les femmes à vouloir recommencer !
Et vous, avez-vous vécu une fragmentation pendant votre accouchement?
Racontez-moi en commentaires qu’on y ajoute des faits vécus.

Moi j’ai accouché en maison de naissance il y a 3 mois j’ai crier mais jamais je n’ai sentie la decorporation … Je sentais que j’étais dans un état second .. mais jamais je n’ai penser à la douleur que j’avais … j’acceptais la situation malgré le travail très cours (2h00) peut-être pour cela . J’ai pousser 5 fois et bébé était parmis nous. Peut-être pour bébé deux je sentirais cela mais pour ma part j’avais l’impression que je m’accomplisais dans mon accouchement et je faisais exactement je que je devais faire à l’instant présent. Quand je me remémore j’ai l’impression d’avoir accoucher sans aucune douleur et simplement de l’avoir démontrer en faisant des sons .
Ça ressemble à mon orgasmic birth ton enfantement! LOVE kxx
Bonjour à toutes, je me suis longtemps interrogée sur le fait que je n’ai pas ressenti cette fragmentation. J’ai passé tout le travail en silence, dans ma bulle sauf lorsqu’il a fallu aller à l’hôpital où j’ai dû faire de nombreux aller retour dans mon vortex afin de faire respecter mon projet. Je me demandais s’il était normal de pas avoir paniqué, pleuré, sans doute l’effet enrantement orgasmique comme tu dis. Prête à recommencer de suite.
Bonjour je suis sage femme en france et adhère,adore ce que vous dites.
J ai donné naissance à 2 filles?et 2 fois j ai vecubla fragmentation…ce que j appelais avant la phase de désespérance…si je ne me trompe pas….mais pas de décorporation …pourquoi? Je ne sais pas …
Pour les 2 deux j ai dit “j y arriverais jamais ,je vais mourir,mon dieu,maman!!!” C etait pour les 2 après 8 cm…plutôt même au petit couronnement je pense.juste avant ou pendant l anneau de feu….les 2 fois c est mon homme qui m a rassuré,guidé….pour ma deuxième j ai pas souvenir d avoir poussé (1ère naissance sur le coté gauche, et 2ème a 4 pattes). Juste j ai prit conscience de là où était bébé, prit le temps vraiment d inspirer doucement et amplement et de desserrer mes fesses et laisser s oubrir grand mes fesses et mon périnée. Et ma fille est née simplement sans pousser. Trop bien!!!de sentir son passage!si bien sa naissance….
Lors de mon premier accouchement, j’ai connu la phase de désespérance, j’étais là, pleurant, me disant que je n’y arriverais pas. Mon mari était à côté de moi, me caressant le dos, il me répétait que j’étais faite pour ça! C’est un magnifique moment de complicité et d’amour! Mais je n’ai pas crié et ne me suis pas fragmentée… J’ai juste accepté mes sensations et 20 minutes après, nous étions tous les 3!
Cela fait bientôt 22 ans, mais le souvenir est là et J’ai écrit en plusieurs temps l’accouchement, l’enchantement dis-je, à mon domicile en présence de ma sage-femme et mon accompagnante qui se sont tenues somme toute à distance. J’ai vécu quelque chose je n’ai jamais mis de mots sur cette expérience que J’ai qualifiée d’extactique. Au paroxysme des sensations de la dilatation, je ne me sentais plus dans mon corps. J’étais le mur, le sol, l’arbre le vent tout à la fois. Combien de temps cela a duré ? Je n’en sais rien mais J’ai nommé cela comme un état de conscience modifié . C’était extraordinaire et pendant longtemps je ne l’ai pas dit croyant ma psyché défaillante. Puis un jour J’ai osé et J’ai découvert que je J’étais pas seule à avoir vécu cet état que tu nommes défragmentation. Voilà le mot juste. Et je n’ai pas eu la chance de le revivre mais le passage de la vie à la mort et\ou l’ EMI (J’ai travaille comme infirmiere et recueilli des témoignages sur ces expériences et lu aussi) semble en effet parfois avoir des similitudes. Qui mourra verra!😊 merci pour ce texte Karine.
Wow. Merci. kxx
Les dilatations du coeur: c’était le sujet de mon travail de recherche dans le cadre de ma formation de doula. C’est doux de te lire parler de cette fragmentation, que j’ai vécue trois fois. Je n’ai pas quitté mon corps lors de mes accouchements, mais j’ai définitivement senti que tout mon être explosait en milliards de particules et je n’ai jamais eu peur de m’y perdre. Me soumettre à la possibilité de mourir ou de perdre mon bébé ont créé l’espace pour les faire naître. Et le retour était délicieux à chaque fois. Peut-être parce que je ne me sentais pas si attachée à une identité particulière et que j’étais curieuse de découvrir cette nouvelle femme/mère que je devenais. Merci de mettre des mots si inspirants sur cette petite mort que les femmes n’ont plus à craindre. Merci de contribuer à normaliser les aspects les plus profonds de l’enfantement.
Merci pour ce partage. LOVE. kxx
Oh Karine, merci c’est tellement ça !
Pour mon 1er bébé (qui est arrivée dans la baignoire d’une maternité) j’ai vécu cette étape dans un bien être absolu, j’ai vu la scène du dessus, comme un arrêt sur l’axe du temps et la succession des générations dans laquelle j’ai accepté de m’inscrire avec mon bébé (donc accepté la certitude de vivre et de mourrir aussi) puis je suis revenue dans mon corps pour accueillir mon bébé à laquelle j’ai parlé juste avant qu’elle naisse. L’attachement à été immédiat, foudroyant et une connexion à ma fille si puissante que j’en ai été là 1ère surprise… Et aussi, dans les 1ères semaines je tombais amoureuse de toutes les personnes qui croisaient notre route…
Pour mon 2ème accouchement (tout récent, à la maison et seule avec une amie), je me suis fragmentée en me sentant devenir comme une bête dans un terrier trop étroit, à devoir lutter de tout mon corps pour avancer. Au lieu de décoller, je suis devenue matière. Et c’est ainsi que ma 2ème fille est née. J’ai eu l’impression de faire le chemin ensemble jusqu’au bout. Juste avant cette étape, je m’étais redressée presque sans le vouloir et je venais de commencer à me sentir “décoller”, très agréablement. Malheureusement mon amie m’a demandé comment je me sentais, si je voulais pousser et m’a demandé si elle pouvait prendre une photo. Ça a coupé cet élan. La suite de l’accouchement a été plus longue que la 1ère fois, j’étais ultra présente et parlais à mon amie pour mobiliser toutes les ressources à ma portée. Fini l’abandon, le lâcher prise (comme quoi ça peut aussi le faire comme ça, signe que la vie trouve toujours ses chemins, non? ). Je dois dire que cette fois l’attachement ne m’a pas été donné d’emblée, rien d’acquis pour moi à sa naissance. Nous nous apprivoisons doucement et lentement. J’ai eu le sentiment d’être en panne sèche à sa naissance, et que rien n’est encore acquis. J’en ai beaucoup pleuré les 1ers jours et semaines. Maintenant je commence à comprendre que c’est aussi une autre voie, tout aussi belle et pleine d’amour à construire ensemble avec mon adorable bébé fille, qui m’émerveille de plus en plus, après avoir cherché son regard absent tout le 1er mois…regard si intense et présent désormais, ouf !
Merci pour ton si bel article (un de plus !) qui me donne des éléments de compréhension et de guérison/cheminement (trouver un sens possible à cette panne d’ocytocines ?) tout en me parlant au plus profond.
Tendresse..
Oh Elsa. Merci pour ce partage. Tu me rappelles l’importance de cette loi universelle que j’enseigne « Ne pas briser les silences». Ce n’est pas toujours facile quand on témoigne les naissances. LOVE kxx
J’ai accouché deux fois sans anesthésie en hôpital, pas par croyance dans l’accouchement physiologie mais par peur viscérale de la péridurale et du fait de ne plus pouvoir marcher ou fuir. Les deux fois j’ai traversé la phase de désespérance dont personne ne m’avait parlé avant. J’étais en état de conscience modifiée je pense car je n’ai aucun souvenir des personnes présentes, du cordon, du vernix, du placenta,… Pourtant j’avais ma sage femme qui avait suivi toute la grossesse qui m’accouchait. Je n’ai pas fait de voyage ou vu d’animal totem. Mais les bébés sont effectivement nés après une phase d’arrêt où je me disais “c’est coincé, jamais ce bébé n’arrivera à sortir, il est bloqué, on va finir en césarienne ou à la ventouse et aux forceps,…” arrivés d’eux mêmes en poussée réflexe sans que personne n’ait le temps de les toucher avant leur sortie tellement c’est rapide. Je ne suis pas fan d’accouchement, je n’arrive pas à romantiser ou édulcorer ce moment, ça me fait mal, ça brûle, ça me fait peur, je trouve ça peu ragoûtant même quand je suis dans l’eau, ça me laisse une sensation de mutilation vaginale et anale pendant des jours, mais pour rien au monde je ne souhaiterais échanger ces moments contre une anesthésie.
Voilà… c’est cru, mais essentiel. LOVE. Kxx
A la naissance de mon fils à la maison, j’avais 20 ans et n’avais pas voulu me préparer. Fille de sage -femme, j’en savais suffisamment et ne voulais pas perdre mon instinct à apprendre des choses.
J’ai accouché en 6h. Vers la fin de la dilatation, la douleur était trop intense, et j’ai eu l’expérience la plus transcendante de ma vie : éclatée de douleur, je me suis sentie seule, seule au monde, seule face à la mort, alors j’ai accepté de mourir. Et là, j’ai quitté mon corps. Je voyais la Terre depuis l’univers, car je venais d’être comme absorbée par lui, et devant moi se dessinait une farandole femmes qui enfantaient comme moi, en même tant que moi. On se donnait toutes la main, et à nous toutes nous faisions le tour de la Terre. De là-haut, je sentais le regard bienveillant et presque rieur des Grands-Mères, celles qui avaient fini leur parcours et s’était répandues entre les étoiles. En fait, les ancêtres sont la matière entre les étoiles.
❤️⭕️🌺
Ciel, pleurer de vous lire. Entendre ce que je sentais par dedans. Merci
(EDIT) A la naissance de mon fils à la maison, j’avais 20 ans et n’avais pas voulu me préparer. Fille de sage -femme, j’en savais suffisamment et ne voulais pas perdre mon instinct à apprendre des choses.
J’ai accouché en 6h. Vers la fin de la dilatation, la douleur était trop intense, je n’en pouvais plus, et j’ai eu l’expérience la plus transcendante de ma vie : éclatée de douleur et de lucidité, je me suis sentie seule, seule au monde, seule face à la mort, alors j’ai accepté de mourir.
Et là, j’ai quitté mon corps. Je voyais la Terre depuis l’univers, car je venais d’être comme absorbée par lui, et devant moi se dessinait une farandole de femmes qui enfantaient comme moi, en même tant que moi. On se donnait toutes la main, et à nous toutes nous faisions le tour de la Terre. De là-haut, je sentais le regard bienveillant et presque rieur des Grands-Mères, celles qui avaient fini leur parcours et s’était répandues entre les étoiles. En fait, je pense maintenant que les ancêtres sont la matière entre les étoiles.
A chaque contractions, elles me disaient : “Puise ta force dans le centre de la Terre”, et quand la contraction cessait “Alimente à ton tour de ta force ce centre, en y ajoutant ce que tu as appris”. J’ai compris que cette source était inépuisable, alimentée depuis des milliers d’années par chaque femme qui avait enfanté et qui y avait déposé un Savoir supplémentaire. J’ai aussi appris que tout devait circuler, y compris ce qu’on apprend.
Les femmes qui enfantions à ce moment là, nous nous sommes toutes soutenues, je le sais. J’étais avec elles, et elles avec moi. J’en voyais de toutes le origines. Au creux de mes vagues, quand le calme revenait, je m’entendais leur dire en pensées “Courage mes soeurs, la douleur n’est pas éternelle, on va y arriver”.
Puis j’ai eu la sensation de redescendre, il faisait de nouveau sombre, et je sentais mon fils qui m’attendais juste un étage sous moi, avec moi. Il commençait à arriver. Il est né 1h après, je pense avoir trop poussé et m’être fatiguée, conditionnée par le fameux “Poussez madame, poussez!”.
Je n’ai plus jamais été la même après ça, d’autant plus que je ne m’attendais pas du tout à vivre une telle expérience et que personne ne m’en avait jamais parlé. Je me suis dit que j’étais sûrement un peu “perchée” comme nana, j’en ai pas souvent parlé… Même à son père!
J’enfante pour la deuxième fois (avec un nouveau compagnon, le Bon!) dans 2 mois, et là, j’ai presque hâte d’y être juste pour vivre ça, tout en sachant que je ne maîtrise rien et que seule un face à face authentique avec la mort, celui qui nous met à bout, saura me montrer le chemin.
Pour info, une fois j’ai pris du LSD et le voyage que j’ai fait m’a plutôt terrorisée : je suis sortie à moitié de mon corps, mais bancale, et personne pour me guider ensuite. Alors ce que tu dis Karine à propos de la DMT ça me parle!
Wow! Ce que tu dis sur la source alimentée par toutes les femmes avant nous… c’est exactement ça. Merci pour ce partage. kxx
désespérance ouuiii oh grand oui mais sans panique interne juste besoin de le dire et poser des mots sur cette douleur. par contre zero voyage hors de mon corps malheureusement ….mais je lache rarement prise. ceci explique peut être cela.
peut etre un jour ? 😉
Bonjour, vous parlez brièvement de ces femmes qui accouchent sans crier; pour mon 1er c’est ce qu’il s’est passé, nous avons accouché dans le calme mais non sans douleurs (bon j’ai quand même grogné pendant l’expulsion hein!)! il y avait beaucoup de monde à la maison car je vis dans une sorte de colocation et en plus il y avait ma meilleure amie et son mari venu pour l’occasion. Je ne sais pas si ce sont simplement mes hormones qui ont inondées la maison ou si c’etait Quelque chose d’encore plus grand mais tous ont ressenti ce calme que j’avais en moi, et apparement (j’ai commencé mon travail dans le salon entourée de tout le monde mais je me suis isolée petit à petit pour finir par accoucher au bout de 6h dans notre chambre) tout le monde est resté très calme et détendu, à tel point qu’ils ont été sidérés d’entendre le bébé pleurer sans m’avoir entendu crier avant! Je precise que nous avons accouché seuls avec mon homme car la sage femme est arrivée 2h après la naissance! Je me souviens très bien avoir ressentie les différentes phases (notamment la désespérance, le cercle de feu aïe aïe aïe…) mais c’etait Comme si je savais trés bien où j’allais, il n’y A pas eu le moindre moment de panique et j’ai pu communiquer calmement avec mon conjoint tout le temps, je faisais même des petites blagues pour le gardé détendu ! Je crois que c’est mon fils qui m’a guidé tout le long et qui m’a donné cette assurance que tout allait bien se passer ! Mais du coup, avec ce que vous dites sur ces femmes qui ne crient pas et qui restent calme j’ai l’impression d’etre Un peu anormale !!! Pouvez-vous expliciter le fait que vous parliez de « mystere » au sujet de cette façon de vivre l’accouchement ?! En plus j’attends actuellement le deuxième qui doit arriver d’ici une semaine, j’essaye de me préparer à plus de « violence » mais j’ai tellement ce souvenir merveilleux que j’ai un peu peur de me faire submerger par ce deuxième accouchement….
En tout cas merci pour tout vos articles, c’est un plaisir de vous lire !!
J’étais en maternité . Je ne me rappelle plus du moment où je me suis allongée sur le coté , je ne voyais plus rien, je n’entendais plus personne . Je voyais en fait à l’intérieur de moi , et c’était immense ! comme si l’espace et toutes les étoiles étaient à l’intérieur de moi . Comme si toute ma vie j’avais regardé du mauvais coté . Ca a poussé , c’était d’une puissance extraordinaire . Ce n’était pas douloureux . Je me suis dit : “waouaw ” ! j’étais émerveillée devant la puissance et l’évidence de ce phénomène . Et puis une sage-femme a ouvert la porte du bloc : ” ah tiens tu la fais pousser?” ” oui elle est a grand couronnement ” Je n’étais plus dans l’espace, j’étais a l’hopital , le cul a l’air devant des inconnues et une douleur immense, avec ses doigts qui me m’ecartaient le vagin .
Je suis étudiante sage-femme , plus jamais je ne rentrerai dans une chambre pendant qu’une femme est en train d’accoucher , plus jamais je ne mettrais mes mains là où elle n’ont rien a faire , j’accompagnerai les femmes différemment c’est certain . Et actuellement enceinte du second , c’est à domicile qu’il va voir le jour 🙂
Voici la naissance de Jayna, ma première naissance en tant que Mère et aussi à ma Féminité:
Chez ma Maman, avec mon Compagnon, ma Sage-Femme et ma Maman. Quasiment pas préparée, par conviction intime que mon corps est fait pour accoucher, avec le désir profond de découvrir cette naissance sans être ”contaminée” par les points de vues d’autres que moi, immensément curieuse, totalement innocente, pleinement courageuse…
Je me rappelle d’avoir oscillé durant tout le travail entre l’intérieur de ma bulle [accouchant simplement, sans pensées ni jugements, accueillant ce qui venait] et entre l’extérieur de ma bulle [consciente d’avoir un public et jouant un peu trop *victime* pour lui, me pliant aux demandes de regards soutenus de mon Compagnon, m’obligeant à répondre à ma Mère ou ma Sage-Femme].
Puis est venue l’heure de m’effacer. D’un coup je me suis sentie me consumer de l’intérieur, dans une chaleur de brasier, comme si j’avais pris feu. J’ai hurlé, paniqué devant cette puissance qui me disloquait, tentant une dernière fois de ”gérer” la douleur immense et de ”faire quelque chose” de cette Force qui allait m’annihiler… Et j’ai lâché d’un coup. Je me rappelle avoir volé en éclat, mon corps s’est agenouillé, mes mains se sont jointes au-dessus de ma tête, j’ai accepté de mourir et mon esprit s’est envolé.
Dans un silence intérieur total, délicieux, puissant et vibrant d’une intensité infinie, j’ai senti que mon corps s’ouvrait entièrement pour laisser passer quelqu’un; je m’effaçais devant cet Autre. Mon souffle s’est étiré indéfiniment en vibrant, comme dans un temps feutré où chaque seconde durerait une heure. J’étais dans une lumière douce et délicate, aux tons dorés. On a pris la main de ce corps que je n’habitais plus et on a dit ”Touche, c’est ses cheveux”. J’ai touché (Oh Dieux, je m’en rappellerai toute ma vie!), j’ai senti. Mon utérus a poussé et j’ai entendu, à la fois hors de moi et à la fois en moi un Bébé qui criait deux fois, la tête à peine sortie de moi. Ce son… Il m’a comme recomposée, il a rappelé immédiatement tout ce qui flottait; entendre l’appel de Jayna m’a ramenée dans mon corps à une vitesse fulgurante et j’ai poussé encore pour l’aider à naître entièrement, totalement concentrée, à tout jamais transformée.
C’était il y a quatre ans et demi. Depuis, Danea nous a rejoints il y a 9 mois, née paisiblement dans l’eau avec sa Maman extatique (moi), dans la chambre de jeux de sa grande Soeur.
Pour ancrer dans le quotidien les cadeaux de ces deux venues au monde et offrir à d’autres la possibilité de vivre une naissance transcendante, je commencerai à me former en tant que Doula dès l’année prochaine! En attendant et pour orienter cette énergie, je vais suivre le séminaire virtuel des 18-19 et 20 mai et aller découvrire Whapio à Lyon en fin de cette année 🙂
Merci beaucoup pour vos explications.
Pour ma part 2 accouchements longs (54 h et 20h de travail) , sans péridurale par choix. Dès que le col était à 3cm, j’étais envahie par une peur inexpliquée de la mort lors de mon accouchement. Aucune douleur dans le ventre mais des douleurs dans le dos et les fesses que je n’arrivais pas à maîtriser malgré mon travail en amont de respiration, mouvements, étirements, auto hypnose et surtout le soutien précieux de mon chéri.
Vers 9cm, plus de douleur, seulement la certitude que j’allais mourrir et je me laissais enfin aller, faisant confiance à mon chéri pour s’occuper de notre bébé. Puis à 10cm reprise de contrôle et fuite / panique incontrôlable, j’ai le souvenir d’avoir couru à 4 pattes vers le haut du lit de la salle de naissance).
Et enfin une sensation d’ouverture de la terre suivie de une chute vertigineuse jusque dans ses abysses. J’ai même crié « je tombe »! Quand on me dit de pousser, je me dis que je ne maîtrise plus rien, comme si ce n’était pas à moi qu’on s’adressait mais que je laisser « une autre, plus expérimentée, faire à ma place » (j’ai honte mais c’est vrai!)
Pour mon second j’ai eu l’impression d’atteindre une dimension aquatique et d’être traversée par des tentacules au moment de l’expulsion. Parmi les mamans de mon entourage, personne n’a ressenti une bribe de tout ça… Les seuls témoignages d’accouchement sans péridurale me parlent de douleurs intenses très cartésiennes ou de sensation de « brûlure » pour l’expulsion. Je pensais jusqu’alors qu’elles étaient trop pudiques pour se livrer à moi, ou bien que j’étais trop sensible ou même délirante lors de mes accouchements.
Alors un grand merci à vous pour votre texte qui me parle énormément et me rassure 😉
Lors de mon premier accouchement, j’ai connu la phase de désespérance, j’étais là, pleurant, me disant que je n’y arriverais pas. Mon mari était à côté de moi, me caressant le dos, il me répétait que j’étais faite pour ça! C’est un magnifique moment de complicité et d’amour! Mais je n’ai pas crié et ne me suis pas fragmentée… J’ai juste accepté mes sensations et 20 minutes après, nous étions tous les 3!
Magnifique article. Quand je décris l’accouchement depuis 7 ans, il y a toujours le mot « écartèlement » et je me souviens très bien que mon esprit s’est dissocié de mon corps. Il a voulu partir et laisser mon corps sur place dans la salle de naissance. Je ne pensais pas qu’il puisse y avoir une explication à ce phénomène.
J’ai accompagné beaucoup de personnes en fin de vie de par ma profession et après mon accouchement j’ai clairement eu l’impression que les femmes mourantes accouchaient. Ça m’a énormément aidé à les accompagner.
C’est tellement beau de lire tous les témoignages… merci quantik Mama, j’ai accouchée il y a 30 jours de mon deuxième enfant et j’ai la sensation d’avoir trouvé la réponse à mes questionnements sur l’état de conscience modifie que j’ai ressenti lors de mes deux accouchements…
pour avoir essayé quelques drogues psychotropes il y a des années en arrières j’ai vraiment eu la sensation de vivre quelque chose de cet ordre mais en encore plus fort, plus fou, plus intense .., quand je le dis on me prend souvent pour une allumée mais je dirais que mes deux accouchements sont les voyages les plus incroyables que j’ai pu faire, c’est réellement addictif car j’ai eu hâte de recommencer après mon premier et j’ai eu hâte de mon accouchement lors de mes deux grossesses… le premier a l’hôpital sans aucune médicalisation et le second à la maison encore plus fort, je suis partie encore plus loin entre les monde et j’ai mis bcp de temps à revenir sur terre, idem pour ma fille qui a prit son temps pour son premier souffle une fois sortie de l’eau de la piscine d’accouchement !
MAGIQUE
Merci pour vos articles ♥️
Urls extraordinaires témoignages ! Quelle émotion de vous lire toutes et quelle gratitude envers toi chère Karine, de nous offrir cet espace, de nous inviter à l’habiter dans une grande communion de nos expériences et de nos cœurs.
Pour ma part, j’ai toujours eu la conviction ntime que c’est m’a fille qui s’est donné sa naissance. En pleine nuit pendant mon sommeil , elle a rompu la poche des eaux. Pendant tout le vortex, j’ai nagé sous l’eau. Maintenant je me dit que j’allais à sa rencontre, la chercher dans le même élément qu’elle était entrain de traverser, de quitter peu à peu. Et mon seul objectif était de respirer sous l’eau pour l’oxygèner Et moi trouver mon calme dans les profondeurs. Personne ne pouvait me toucher et je ne voulais même pas parler. Un peu frustrant pour le papa qui voulait me tenir la main, me rassurer par ses mots !J’ai vraiment beaucoup beaucoup nagé…
La sage femme m’a indiqué à un moment que je devais pousser mais la encore c’est vraiment elle, ma fille qui était aux commandes et sans que je pousse vraiment en 3 contractions elle était née <3 !
Je n'ai qu'un enfant mais toutes vos naissances et renaissances me remplissent de joie et de plénitude d'avoir cette chance d'être une femme.
Merci tellement Karine pour tes enseignements vibrants d'Amour
Bonjour,
Oh je suis contente de tombée ici !! Et je suis aussi rassurée de ce que je lis car j’ai réellement vécu une panique tres intense. Tres forte !! .
J’ai géré mon programme physio de depart comme tu le décrit, j’étais bien préparé et dans mes mouvements de vague , quand la fragmentation à commencé, oui j’ai vraiment paniqué !! C’est le mot ! J’ai Hurlé à plein poumons j’ai trouvé ça limite traumatisant ! j’avais de la colère de ne pas y être preparer plus ! Je me suis dit, on en parle pas assez de cette douleur. Donc merci pour ça !
Et depuis la vie est plus légère, j’ai mis quelques jours à m’en remettre, j’ai vraiment trouvé ça dingue et aujourd’hui je ne ressent plus de la colère mais de la joie de la fierté et de l’empathie envers chaque maman et leurs histoire. La naissance est une de mes plus belle aventure.
J’ai pas vécu de decorporation, dommage !
Marielle
Incroyable, je bois tes mots et ceux des autres commentaires, je frissonne, je me revis ce moment magique.
Lana me préparait déjà depuis plusieurs semaines à son arrivée, mais ce jour-là, elle me l’a dit à l’oreille “prépare toi, j’arrive”. J’ai pris soin de la maison, soin de moi, soin d’elle toute la journée, j’ai profité de ces derniers moments toutes les deux.
Puis vint ces contractions plus fortes qui te font dire “c’est maintenant”. On vivait les contractions à l’unisson avec mon mari, quel bonheur, quelle force, quel lien nous a uni ce jour-là, nous ne l’oublierons jamais.
Oh je l’ai vécue oui, cette fragmentation. Qui ne ressemblait en rien à mes visualisations (silencieuses, vécues dans le calme total, LOL). Mais qui était magique. Je me sentais m’ouvrir toute entière à la vie, sans aucune pudeur car nous n’étions que tous les deux (et heureusement !)
Puis, je ne me souviens pas de cette décorporation. Enfin, elle est restée dans mon inconscient et n’est pas remonté à mon conscient. Je me souviens de bribes de ce que mon corps physique a vécu mais j’étais loin, en attestent les vidéos prises par JB, donc j’étais bien bien loin. Mais je ne pourrais le raconter aujourd’hui. Je me souviens lui avoir dit “je comprends pourquoi les femmes demandent la péridurale” et “je vais mourir”. Je me souviens de cet amour incroyable qui me portait, de cette fusion de nos trois âmes, des paroles rassurantes de mon mari “tu le fais, tu es la meilleure, je t’aime”. Et je suis petit à petit revenue, mon bébé était posé devant moi, si petite, si belle.
J’aurais aimé que tu sois là pour voir ça Karine, mais ce moment était parfait juste avec nous 3 😉
Ma prochaine naissance, c’est comme prévu au Costa-Rica que je la donnerai, j’en suis certaine ♥️
Merci de ce bel article, encore et encore, mon illuminée des naissances 🥰
“Les livres d’obstétriques, en général, ne tiennent pas compte de l’aventure psychique de la femme qui enfante. Ils la réduisent plutôt à un simple statut de contenant à bébé quand on y pense.”
D’ailleurs, on ne parle pas de bébé, dans ces livres. Ne parle-t-on pas de “mobile foetal”? ça m’horripile !
Ma fragmentation a été la plus belle chose qui me soit arrivée de ma vie. Même si ça veut dire que j’ai accepté de mourir ce jour-là. Je n’ai plus eu peur de ma propre mort. C’est tu pas BADASS, ça? Hahaha!
Bonjour, je m’appelle Fanny.
J’ai accouché trois fois. La dernière sans péridurale. Quand je suis arrivée à l’hôpital, j’étais déjà en phase de désespérence. Quand j’ai compris que les sages femmes ne me donnerait pas la péridurale conformément à mon projet, je me suis sentie perdre pied. Il a fallu accepter ce destin de douleur. J’ai pensé qu’il fallait que l’on m’achève. Les Sages femmes étaient paniquées, ne savaient pas quoi faire, elle tenaient à me mettre dans une position particulière.
J’ai fini part terre à quatre pattes. J’ai senti ta tête de bébé et je me suis retrouvée tout d’un coup dans le Colisée avec un Gladiateur armé jusqu’aux dents devant moi. C’était lui ou moi. Bébé est sorti juste après. Quand j’ai raconté ça à mon mari, je me suis sentie un peu ridicule. Je suis contente de lire que je ne suis pas là seule à avoir vue quelque chose d’étrange.
Certaines de mes amies n’ont aucun mal à accoucher sans péridurale, cela m’a aussi beaucoup désarmée, car pour moi, il n’y avait rien de plus difficile.