Vivre une grossesse après avoir perdu un bébé, quel parcours intense ! Dans ce billet je vous partage mon vécu et mes découvertes sur le chemin d'une grossesse après avoir enfanté la mort en mars 2018. À quelques jours ou semaines d'enfanter de mon bébé arc-en-ciel, j'ai eu envie de vous partager en toute humilité et intimité ce parcours puissant d'une grossesse vécue dans la conscience assumée de la mort.
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Ça n'arrive pas qu'aux autres...
On ne pense jamais que ça peut nous arriver, jusqu’au jour où ça nous arrive.
Avant ce jour, ça n’arrive qu’aux autres. On sait que ça se peut, que c’est arrivé à tel couple d’amis, mais on ne pense jamais que ça va nous arriver à nous.
Quand je me suis levé ce matin-là et que je ne sentais plus mon bébé vibrer en moi, je n’ai pas voulu y croire. J’ai donc laissé passer deux jours avant d’affronter la réalité, oser appeler quelqu’un et nommer ce sentiment amer et cruel qui m’habitait.
Ensuite, il y a eu le choc de la nouvelle, la phrase « Life is a bitch. » qui roulait en boucle dans ma tête, le déni (j’ai même essayé d’écouter le cœur), la colère, la tristesse… Bref, toutes les étapes d’un deuil, même si mon bébé n’aura été en moi que douze petites semaines.
Pour lire l'histoire de ma fausse-couche pleine de grâce, c'est ici.

Quand les contractions ont commencées... mon plus long accouchement... J'étais libre, triste, pleine de grâce et de puissance, même dans la mort.
Je l’ai porté mort deux semaines. J’avais ce besoin intense de lui bercer ses adieux. Puis, dès qu’il est sorti de moi, je voulais un autre bébé. Le vide était trop horrible, vertigineux, effrayant. Mon ventre mou de sa perte me répugnait. Tant de sacrifices pour rien en fin de compte? Horrible. J’ai pensé à ces femmes qui perdent leur bébé à terme et j’ai senti le désir de mourir. Comment peut-on survivre à une telle souffrance ?
Puis j’ai compris que l’humain survit à tout, tant que son coeur bat. Je survis bien à mon fils (jadis si parfait et en santé) qui dégénère devant nous depuis presque trois ans. J’ai appris à vivre avec ce couteau dans ma moelle de mère, au prix de quelques rides et d’une certaine épaisseur de cheveux, mais quand même, j'y arrive... à ma plus grande surprise.
Bref, après cette fausse-couche j’ai vite compris que j’allais survivre au deuil de cet enfant que je ne connaîtrai jamais. J’ai réappris à sourire sans me sentir coupable. J’ai plongé dans les yeux de mes enfants vivants et j’ai vu l’horizon. J’ai accepté le vide en moi et j’ai continué d’avancer…

Quelques jours après la fausse-couche, on est parti dans la jungle, près de la mer afin de "Let the ocean wash away..."
Trois mois se sont déroulés avant que la vie veuille à nouveau se nicher en moi. Mon bébé arc-en-ciel* avait décidé de venir. Dès le début, j’ai senti qu’il allait vivre celui-là. Je le sentais fort et motivé à venir, mais j’étais loin de me douter à quel point porter la vie après avoir porté la mort serait un défi constant.
*Un bébé arc-en-ciel, c’est ainsi qu’on appelle un bébé qui vient après un deuil périnatal. L’espoir et la magie après la tempête…
Porter la vie après avoir donné la mort
Il y a maintenant trente-six semaines que la vie s’est nichée en moi. Je suis pleine comme la lune, j’ai du mal à me déplacer, je dors mal, je suis cernée à souhait, mon bassin est en compote et mon cœur est dilaté fois mille par l’espoir que bientôt je tiendrai mon bébé arc-en-ciel contre moi. Cependant, même à ce stade je pense encore à la mort, peut-être même plus que jamais.
Pour tout dire, j’ai peur de la mort depuis le premier jour de cette grossesse. J’y pense tous les jours, c’est plus fort que moi. C’est que je ne suis plus naïve. Je sais que je ne suis pas à l’abri de la mort parce que j’ai déjà perdu un bébé. Je ne tiens rien pour acquis. Si bien que chaque fois que mon chéri me dit « Ça va aller, il va vivre notre bébé. Il est fort celui-là. » Je lui réponds « On verra. »
Ce n’est pas que je n’y crois pas. Si vous saviez comme je le sens fort ce bébé. Je le vois vivre et grandir parmi nous. Je le vois sourire et courir, nous faire rire aux éclats, seulement, je sais maintenant que malgré ces belles visions, rien n’est garanti. Ma petite Mila-Perle m'aura appris ça.
Personne ne peut garantir à une femme enceinte que son bébé va vivre, pas même le Bon Dieu. C’est ainsi et ce le sera toujours, pour toutes les femmes du monde. C’est sur les bases de cette vérité que l’humanité s’est créée.

La grossesse d’un bébé arc-en-ciel
J’ai eu trois grossesses à terme avant celle-ci et jamais je n’ai craint la mort. Pour tout dire, je n’y ai jamais pensé. J’ai pris mes bébés pour acquis jusqu’à leur naissance et leur arrivée dans la vie. Quand je pense à cette femme enceinte que j’ai été ces trois fois-là, je l’envie certes, mais je la trouve aussi tristement naïve.
Bien que la naïveté de l’inconscience de la mort soit confortable. Porter la vie avec la conscience de la mort est certainement une expérience des plus transcendantes.
Vivre cette grossesse avec la conscience de la mort m’a fait encore plus réaliser les enjeux du paradigme médical de naissance, et, à quel point avec tous ses tests et suivis ce paradigme entretient une fausse garantie d’être protégé contre la mort.
Je ne vous dirai pas si j’ai eu ou non un suivi, une échographie, ni même comment je planifie accoucher. Cela m’appartient et pour le moment je préfère le garder pour moi.
J’exprimerai tout simplement que j’ai réalisé à quel point porter la vie avec la conscience de la mort me donne encore plus de pouvoir et d’autonomie dans mon processus. Je ne me sens pas redevable à qui que ce soit et je n’adhère pas à l’idée qu’un médecin ou une sage-femme pourrait déjouer la mort si elle devait arriver. Résultat, j’ai le sentiment de vivre une grossesse, et bientôt une naissance, réellement entre science et sacré. Je me sens actrice principale de mon expérience, je suis la seule détentrice de tous les pouvoirs et c’est un sentiment extrêmement fort, et déroutant !
C’est moi qui porte et qui donnerai la vie, avec sa mort certaine un jour. Si mon bébé meurt avant, pendant ou après sa naissance, je sais que ni moi ni personne n’en sera responsable, sinon que la vie elle-même. C’est cette impuissance qui est déroutante, voire effrayante. Mais bon, c’est ainsi depuis que le monde est monde et l’histoire nous a montré que les femmes ont le pouvoir d’enfanter et les bébés ont la force et la sagesse de naître.
Concrètement, avancer à travers les dix lunes d’une grossesse avec cette conscience de la mort a fait que je n’ai rien acheté ni préparé pour mon bébé avant tout récemment, autour de trente-quatre semaines.
J’ai commencé par une petite couverture, puis un pyjama, et dans la dernière semaine j’ai plongé à fond dans les préparatifs. Au début, je me disais carrément « Si j’achète ce truc et que mon bébé meurt, je l’aurai acheté pour rien. » Puis, au fil du temps, j’ai senti le besoin de faire le nid pour vrai. Peu à peu j’ai senti ma foi en son arrivée dans la vie se solidifier.
Son petit coin dans notre chambre est presque terminé et j’ai commencé à faire de la place pour lui un peu partout dans la maison. C’est si bon de l’imaginer parmi nous, dans notre décor, notre action familiale. Ça aura pris du temps, mais je crois que maintenant, j’y crois réellement. Je lui dois bien ça, quoi qu’il arrive.

Porter la mort, ça laisse des traces à vie.
À un certain point de ma grossesse, j’ai appelé mon amie B. pour qu’elle me dise comment elle avait fait pour porter sa fille après avoir perdu son fils à quarante semaines et six jours de grossesse.
Cette discussion fut incroyablement salvatrice. Ça m’a rassuré de savoir qu’elle avait pensé à la mort tous les jours de sa grossesse, qu’elle aussi n’avait plus jamais rien tenu pour acquis et que même encore aujourd’hui, elle pensait à la mort chaque jour de sa vie et de celle de ses enfants. Ça m'a fait réalisé que même si je pense que c'est pire de perdre un bébé à terme qu'un embryon, les traces de conscience que laisse la mort sont malgré tout similaires.
On a parlé de l’anxiété, de l’angoisse, de l’envie légitime d’être provoquée plus tôt dans son cas. J’ai repensé à ces femmes que j’ai accompagnées dans le passé pour leur bébé arc-en-ciel et j’ai réalisé combien j’allais maintenant être une meilleure sage-femme pour accompagner les prochaines. Parce qu’il y aura toujours des prochaines, parce que donner la vie, c’est s’exposer à la possibilité de la mort. Qu’on le veuille ou non, c’est un fait.
Avoir la conscience de la mort quand on porte la vie.
Aussi cruelle soit cette idée, donner la vie à un enfant c’est lui offrir sa mort certaine au bout de sa route. Une mort qu’on espère après une longue vie heureuse, mais qui aussi peut se pointer à tout moment, de la conception à cent ans. C’est la plus grande vérité de la vie.
Selon les sources, si la fausse-couche touche une femme sur quatre, la mort fœtale au troisième trimestre touche une grossesse sur 150 à 200. C’est énorme comme ratio quand on y pense. Alors pourquoi on n’en parle jamais ? Parce qu’on pense que si on en parle ça va nous arriver ? Parce qu’on pense que ça n’arrive qu’aux autres ? Parce qu’on tient pour acquis que notre médecin ou notre sage-femme nous protègeront de ce drame ?
Peut-être un peu de toutes ces réponses. Mais bon, le fait est que la mort est une possibilité quand on porte la vie et que même si en être conscient peut rendre le chemin un peu plus effrayant et angoissant par moment, cette conscience apporte aussi son lot de force et de puissance.

Ma Sheela Na gig, façonnée de mes mains dans l'argile pour m'inspirer la confiance des déesses ancestrales. Celles-là qui ont toujours enseigné l'enfantement dans la puissance, l'abandon et la confiance. Je l'aime d'amour!!!
J’accoucherai en femme libre.
Les gens ont commencé à me demander comment je vais accoucher. Probablement parce que mon terme arrive et que je suis dans la dernière lune de ma gestation. J’essaie de ne pas trop penser aux mille idées préconçues que les gens doivent se faire de l’accouchement de « Karine la sage-femme », ça pourrait me mettre une pression que je ne souhaite pas porter.
La seule réponse qui me vient en tête en ce moment, c’est que j’accoucherai en femme libre. Libre par la conscience de la puissance de mon corps de femme. Libre par la conscience de mon impuissance face au vortex qui se dévoilera et ses issues. Libre et aimée par les yeux verts de mon homme qui croit en moi, souvent même plus que je crois en moi.
Je sais que je peux avoir un orgasme en accouchant, je sais aussi que je peux avoir une césarienne, ou pire, que mon bébé peut mourir. Pour tous ces possibles incontrôlables, je choisis l’abandon en confiance dans l’impuissance de la vie, avec sa mort certaine que j’espère loin, très loin. Je choisis la confiance en mon intuition et mon bon jugement et je me libère de mes peurs.
Je me suis rendue jusqu’ici avec un bébé qui se dévoile de plus en plus fort au fil des lunes, alors je veux croire que ce bébé choisira de vivre et grandir à nos côtés.
Ainsi soit-il.
J’ai si hâte de découvrir qui se cache là-dedans !

Allô Belle Sister…
Première des choses , je dois te dire que je suis touchée à chaque fois que je te lis ( spécialement pour celui-ci ) … d’ailleurs je partage souvent ta plume sur ma page AquanEtre FB…
La puissance de tes mots que tu emploie sont guérisseurs, sacrés , magiques ( mais comment en être autrement avec une femme de cœur comme toi!)
Je l’écris aussi ici, je suis une fan numéro un de tout ce que tu fais … je t’admire beaucoup Belle Déesse … Forte et magnifiquement enceinte
(en Sainte, comme une de mes filles a déjà écrit à 7 ans !)
Oui tout ce que tu touches devient magique et sacré, tu es magnifiquement belle … Comme tes vidéos !
D’ailleurs, je me suis inscrite à la préparation à la naissance pour ma formation continue, ( je suis doula depuis 9 ans, et nous avons une amie en commun, Camille LaPerle, !)
Mais malgré mon expérience, je travaille que trop peu dans ce domaine…( nous venons de déménager retour au bercail …Qc, après 7 ans à Terre-Neuve, d’ailleurs nous avons toujours notre maison là-bas, et Terre-Neuve est en grand manque de sage-femmes en ce moment … si jamais ça te parle ).
J’ai une cliente cette hiver pour mars
( Et elle est très anxieuse,
Elle a choisi le forfait avec HypnoNaissance… ce que je commence avec elle dès ce soir… ) mais je sens qu’elle aurait quand même besoin d’un petit plus , serait-il possible que je lui partage un de tes vidéos ( du vortex préparation à la naissance ) un à chaque rencontre
(5 x)?
Si oui combien me chargerais-tu pour cette autre Mama Goddess?
P.s.: tu m’as rappeler des beaux souvenirs avec la photo de toi et ta fille dans la jungle près de l’océan… ( j’ai rester un an à l’Ashram de pachamama au
Costa Rica, tu connais )?! Où était ta destination près de l’océan, je suis toujours à l’affût de petit coin de paradis ?
Gratitude,
Je t’aime Belle et bonne fin de troisième trimestre …
( N’oublie pas ton nouveau mantra ;
je suis en sécurité, mon bébé est en santé et en sécurité, tout va magnifique bien…)
Bon accouchement,
bon quatrième trimestre, et sacred motherhood !
( si tu as besoin de quoique ce soit ,
surtout n’hésite pas d’accord ?!)
Love,
AnNi
Oh wow Anni, merci pour ces mots si forts et sacrés, précieux… écris-moi en privé pour ta question concernant la prépa. Karinelasf@gmail.com Je vais répéter le mantra, promis. Meric encore. Kxxx
Merci…
Merci a nos sages femmes pour nous avoir guidées vers ton site
Merci de m’avoir mis les larmes aux yeux en réveillant la mémoire de mon petit Noam qui a vécu 9semaines en moi et qui m’a tant appris de la vie , de la mort, de la joie de porter la vie et de l’amour de la laisser s’en aller…
Merci de parler de Bébé Arc en ciel .. c’est divin .. et nous avons la grande chance que Bébé Arc en Ciel apparaisse 1mois et demi a peine apres l’envolé de Noam.. Peu etre d’ailleurs que Bébé Arc en Ciel était accompagné d’ un jumeau car il est possible que j’en ai perdu 1 au debut de grossesse.. ou serais ce juste un être de lumière venu l’accompagner notre bebe arc en ciel..
J’ai vécu 2deuils en 1mois et en même temps 2 grands enseignements de la vie grace à eux
Merci a cette 19semaines qui commence avec bebe arc en ciel
Merci a ton site qui me met du baume au coeur quand les émotions diverses de peurs ont traversées ma journée
Merci car tout cela renforce mon envie de Naissance Libre
Merci a ce monde qui s’ouvre a de joyeuses naissances naturelles en conscience
Merci aux femmes merveilleuses qui nous accompagnent et nous guident
Merci a mon mari
Merci la vie
Merci Karine
Tellement touchant… je suis tombée sur cet article par hasard sur facebook et moi aussi ça m’a ramené à la perte de mon petit garçon à 25 semaines en 2008… une histoire qui s’est transformée en choc exponentiel, un trauma qui aura changé ma vie du tout au tout.. Merci, ça fait du bien de constater que nous ne sommes pas seule… Amour & Lumière xx
Merci pour ton courage de partager ceci,
J’honore cette femme merveilleuse qui reconnaît sa vulnérabilité tout autant que sa puissance,
Je te souhaite de t’ouvrir tout en douceur à cette merveille qui grandit en toi,
Et que ce chemin déjà parcouru soit ensuite parsemé de la joie des retrouvailles.
Douceur, tendresse et puissance !
Amourxxxx
J’ai perdu ma Stellina à 2 mois et une semaine. Ça faisait 3 semaines qu’elle était morte. Je n’oublierai jamais cette échographie et ce silence, cette cavité utérine noire, silencieuse avec ce bébé recroquevillé, comme perdu dans cette mort, dans ce noir.
Mon bébé arc-en-ciel est arrivé en moi 3 mois plus tard. Jusqu’à l’accouchement j’avais cette peur qu’il meure, qu’on m’annonce, qu’on m’échographie et que rien ne bouge… depuis sa naissance, le fait de l’avoir en face de moi bien vivant m’a permis de calmer cette voix dans ma tête. Mais elle est toujours là. Elle me dit tous les jours de profiter de chaque instant. La peur est là, sournoise. Je la fais taire et considère la mort comme une vieille amie imprévisible avec qui il faut savoir jouer. Un jour, je rejoindrai ma mère, ma Stellina et les autres… un jour. Ce jour-là, je n’emmènerai rien avec moi, sauf mes souvenirs. Il faut donc qu’ils soient les meilleurs et les plus beaux possibles. Alors j’ouvre les yeux en grand, je profite à fond et je réponds à cette voix “mais tais-toi donc! Tu ne vois pas que je suis occupée ?” 😂
Ça va aller, Karine. Quoi qu’il se passe, quel que soit ton projet, ouvre les yeux en grand et… VIS L’INSTANT !
« Ce bébé recroquevillé »… je crois que je n’oublierai jamais cette image….
Mon IMG aura lieu lundi et en attendant je porte ce bébé sans vie encore 48h à l’intérieur de moi.
C’était pour nous une 3 eme grossesse et c’était une surprise. Quelle culpabilité… et si je l’avais vraiment souhaité? Et si je l’avais mieux aimé dès le début? Bien sûr que ça n’aurait probablement rien changé, mais je ne peux m’enlever cette idée de la tête.
Merci pour votre témoignage. Je ne sais pas si on aura un jour un bébé arc en ciel, mais ça ne doit pas être la même sérénité et la même naïveté que pour les grossesses précédentes!
Ma première grossesse s’est terminée par une fausse couche à environ huit semaines… un mois tout juste après j’etais de nouveau enceinte.
À chaque douleur, chaque saignement, chaque changement durant les 36 premières semaines j’ai eu peur de ne jamais entendre son rire, de ne jamais connaître le son de sa voix et la douceur de sa peau. Mais après, je suis rentrée, sans m’en rendre compte, dans une bulle dorée de bonheur. Elle allait vivre et on allait se rencontrer.
Je me demandais comment on sait qu’un bébé arrive, on m’avait dit: la douleur est tellement forte que tu le sauras bien assez tôt.
Je n’avais pas peur de cette douleur, pas peur de mettre cette enfant au monde. Je ressentais une confiance énorme dans tout et sur tout en nous.
Je suis arrivée à la maternité en me disant que ce que je ressentais la n’etais très certainement pas assez douloureux pour être le signe que mon bébé arrive. J’avais eu tellement mal quand j’ai expulsé mon premier bébé que ça n’etais pas « ca » un vrai accouchement.
La sage femme m’a alors dit que j’etais à 7cm… je suis rentrée dans la baignoire de dilatation et elle est arrivée 1h30 plus tard.
Aujourd’hui, pour ma troisième grossesse, la peur est encore là.
Je te souhaite que du bonheur pour ce bébé qui arrive.
Magnifique. C’est fou comme ces bébés que l’ont perd nous propulse vers une dimension de conscience élargie. Je te souhaite un enfantement en puissance et douceur, comme cela se put, tu le sais mama! LOVE Kxx
Je découvre ce jour cet article, par hasard (s’il existe 😉). Et je remonte 8 ans en arrière lorsque mon petit Ange est mort dans mon ventre après 4 mois, il est mort parce que je lui ai donné la mort, j’ai fait une img, j’ai fait ce choix avec son papa, nous ne pouvions pas envisager de le garder et imaginer qu’il puisse souffrir car il n’y avait plus de
Liquide amniotique… j’ai accouché de ce petit garçon, je n’ai pas donné la vie mais la mort, pour un premier enfant tellement attendu quel horreur, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j’en ai voulu à la terre entiere et au ciel. J’étais une maman, mais mon ventre et mes bras étaient vides. J’ai vécu cet enfer entourée de femmes enceintes, sœur, belles sœurs, certains de ces bébés attendus, d’autres non souhaités, quelle injustice. Et puis petit à petit la douleur a fait place à l’acceptation, à l’espoir et j’ai eu le très grand bonheur de porter de nouveau la vie et quelles vies: 2 bébés! Mes fils, mes petits princes sont nés un an après, et leur petite sœur nous a rejoint 2 ans après. J’ai le grand bonheur d’avoir 3 enfants vivants près de nous chaque jour et un petit Ange qui veille sur nous tous. Je suis maman 4 fois même si réponds que j’ai trois enfants lorsqu’on me demande.
Merci Karine de ces mots qui me donnent l’opportunité de partager mon histoire, de me rappeler que la vie est précieuse, que c’est un cadeau et non un dû. Que toute vie implique la mort, le cycle éternel. Merci beaucoup et belle fin de grossesse!
Oh Marie, quelle histoire touchante et magique. Des jumeaux… wow! J’ai tellement souhaité des jumeaux quand on a conçu cet enfant. Qu’il est sorte un ou deux, j’ai l’impression qu’il aura toujours son petit jumeau-ange avec lui. Parce que c’est ce bébé parti qui est venu ouvrir nos coeur pour lui, cet enfant qu’on avait jamais pensé avoir… parce qu’on croyait que notre famille était complète! Merci pour ce partage. Kxx
Merci Karine pour ce partage.
Je retrouve dans ce que tu dis, les mêmes peurs au fond de moi qui étaient là quelque part mais que par naïveté j’ai ignoré.
Merci de me rappeler que la mort fait partie du “deal” de l’accouchement … c’est la vie !
En tant que sage-femme j’ai difficile à transmettre cette notion aux femmes. Je sentais à chaque accouchement le poids sur mes épaules, un ticket pour la vie que je devais leur promettre. Si seulement chaque mère pouvait garder cela à l’esprit, que la mort fait partie de la vie sans pointer du doigt qui que ce soit, notre société serait je pense plus bienveillante envers les sages-femmes qui accompagnement les accouchements.
Aujourd’hui à 28 SA, lire tes mots me soulagent. Il y a tout le temps qu’il faut pour préparer l’arrivée de bébé et à la fin de la lecture, je me sens pleine de gratitude d’avoir un bébé en bonne santé.
Merci à toi et je te souhaite d’accoucher dans le bien-être et liberté ❤️
Chloé
naissancepositive.com
Merci Chloé. Oh oui, tout le temps du monde, l’éternité… jusqu’à cette envie soudaine, cette conviction que la vie triomphera certainement et qu’on put la préparer un peu!!! J’ai mis du temps, mais voilà, c’est fait. Le nid est prêt. Je suis prête! Je te souhaite un merveilleux trimestre de l’amour et un beau vortex de la naissance. Kxx
Bonjour Karine, merci pour cette ouverture, ouverture de la vie, ouverture de l’esprit. J’ai perdu il y a 6 ans mon conjoint, un cancer. Puis quelques semaines après, le miracle du véritable âme soeur est apparu. Tout EST. La vie entre soleil et pluie. Pourtant je ris de plus en plus, je pleure de joie. Nous sommes installés sur 4 hectares au milieu d’une forêt et l’espace est notre terrain de jeu. Promouvoir la vie, planter des arbres, se nourrir du terroir. La vie n’est qu’un cycle. Puis l’échographie qui révèle une nouvelle période où le temps se suspend… Voilà un an et 4 mois que j’ai fait une fausse couche. Et voilà que l’idée d’être mère s’éloigne et laisse la place à autre chose. Je ne sais plus trop quoi penser. Sans doute rien, la vie décide et je la laisse danser. Peut-être qu’un jour elle se glissera en moi. Belle journée.
Oh Julie, je te le souhaite tellement… cette vie qui se niche en toi, grandit, et qui cours à l’aventure de la découverte de tous ces hectares de vie. Merci pour ton partage. Kxx
Presque à chaque fois que je lis tes posts je me dis… elle trouve les mots!! Y a toutes ces fois où je me dis mais oui c’est ça évidemment
Ici c’est encore plus vrai, encore plus fort. C’est ce côté sacré de cette grossesse particulière de ce dernier bébé et bébé arc en ciel. C’est tellement de chamboulement de question de doutes et à la fois de force d’amour de temps précieux.
Je me demandais pourquoi je ne nidifie pas du tout les semaines s’enchaînent, le dernier trimestre commence et je reste toujours dans ce « On verra »
Merci à toi Karine de cette capacité à transmettre à partager même dans ces questions sensibles sur ces sujets douloureux
Belle embarcation à toi et belle rencontre <3
Je viens tout juste de commencer à nidifier… quand à 35 semaines j’ai eu peur d’Accoucher trop tôt!!! Je n’ai jamais été aussi intense dans le processus. Peut-être à cause du plus petit laps de temps devant moi cette fois. Vite, tout a été fait, ou presque. Comme un instinct qui me poussait vers sa rencontre. L’envie que tout soit prêt pour me bercer dans l’attente et ne plus avoir rien à faire… sinon qu’être prête à laisser aller cette vie actuelle, pour accueillir celle avec lui, ou elle. Je te souhaite une merveilleuse rencontre mama. Kxxx
En ce moment même, je tiens dans le creux de mon bras mon deuxième bébé arc-en-ciel.
Il ne s’agissait *que* de fausses-couches précoces et pourtant, chacun des mots de cet article résonne en moi.
On porte différemment la vie quand on a laissé partir 5 petits éphémères…
Belle rencontre à vous et belle traversée du vortex.
Les petits éphémères… c’est tellement ça. Mais leur impact est éternel. Kxx
Bonjour Karine,
Voilà quelques temps que je te lis et tout autant que j’ai envie de t’écrire. Tes billets ont toujours eu un écho très tendre pour moi, je les ais découverts au cours de ma troisième grossesse et ton ton, ta foi inébranlable dans le pouvoir des femmes à enfanter me font penser à la sage-femme qui m’a accompagné au cours de ma seconde grossesse et accouchement et dont je faisait le deuil au moment de la découverte de ton blogue.
J’ai eu le bonheur de tomber enceinte grâce à des FIV avec donneur. Avant cela, un parcours PMA tout ce qu’il y a de plus classique teinté par la douleur, le sentiment d’impuissance et de vide. Je suis tombé enceinte de mon premier bébé après plusieurs années chaotique et l’idée de le penser suffisait à me faire pleurer de joie. Pourtant je vacillait, le suivi médical pour gérer les hormones nécessaires suite à ma mise en ménopause artificielle fut une source d’inquiétude constante, les taux ne correspondaient pas… pourtant je le sentais mon bébé grandir en moi. J’étais sûre. Les semaines ont passé, nous l’avons vu, entendu. C’est comme si l’echographe avait mit un tampon “validé viable” a 5 semaines, puis à 8. Pourtant le soir même, le doute s’est emparé de moi. Une sensation indicible et petit à petit une certitude à laquelle je ne voulais pas croire moi -même.
Il m’a fallu du temps pour accepter, parce que la perte de ce bébé me rappelait que ce serait peut être la seule grossesse que j’aurai le bonheur de connaître et impliquait aussi de recommencer des FIV, des rendez vous avec des médecins pas toujours bienveillants avec un sentiment de toute puissance exacerbé et une capacité à déshumaniser déconcertante.
J’ai tout de suite su que j’étais enceinte lorsque cela s’est produit à nouveau après un énième transfert, j’ai même oublié de faire le test de grossesse et l’hôpital à du m’appeler pour me le rappeler. J’ai sentit cette vie bouillonnante en moi. Je me suis sentie vibrer. Et je crois que justement c’est cette conscience de la mort qui m’a fait me sentir si vivante, peut être ce qui m’a poussé à te laisser ces quelques lignes justement… Toute ma grossesse, j’ai été porté par l’idée de combien j’avais de la chance et en même temps la conscience très précise qu’elle n’était la garantie de rien. J’ai été accompagné par cette sage-femme formidable qui a su dans mes doutes et angoisses me remettre au centre de mon pouvoir de femme et de cette conscience. L’apothéose en étant au jours de l’accouchement ou après un travail tellement doux et plein d’amour, je me vois bloquer mes contractions, je ne veux pas que mon bébé sorte! J’ai peur de la mort, que mon bébé meurt et je n’ai qu’une idée en tête, je le sens si vivant en moi, autant qu’il y reste si bien en vie!
J’avais accueillie la vie en moi et je ne voulais plus la laisser sortir de peur de ressentir le vide atroce -de la sterilite-et de la mort.
J’ai pu me laisser le temps de vivre ce moment avant de m’ouvrir pour laisser passer ma fille. Elle est née en poussant un immense cri, et ma première pensée à été qu’elle était bien vivante. C’est une petite fille qui depuis dévore le monde, son histoire tout comme la nôtre ne m’y semble pas étranger .
Voilà, je voulais te partager un petit morceau de notre histoire, probablement parce que tes mots sont aussi tes maux dans cette note et que tu as su nommer cette conscience si particulière d’une insouciance envolée qui ne porte pas à mal pour autant et donne une saveur différente et particulière à ces moments de vie.
Je te souhaite de vivre cette accouchement à la hauteur de la liberté que tu te souhaites.
Lucie
Merci Lucie pour ce sage partage… Quelle belle histoire, intense et transcendante à la fois. LOVE. Kxx
Bonjour à vous toutes,
Ça fait énormément du bien de vous lire …. j’étais enceinte de 22 semaines quand la nouvelle est tombée il y a 2 mois… « son cœur s’est arrêté de battre » et chaque jours je revis cet instant comme si c’était hier. J’étais enceinte pour la première fois…. pas de bébé auprès de nous pour nous aider à avancer un peu plus facilement…. on pense effectivement que ça n’arrive qu’aux autres. Je me retrouve dans vos témoignages. Chaque jour je me demande pourquoi et je me dis que c’ Injuste ! Vos témoignages sont réconfortants, même si j’ai peur et que je n’y crois plus … j’espère me tromper ! Et enfin avoir mon bonheur moi aussi…
je remercie les sages-femmes qui m’ont épaulée. Elles font un travail du fou !
Merci à vous pour vous lire ….
Merci Magali pour ce touchant partage. Je vous souhaite de tout coeur que la vie revienne en vous et parmi vous… qu’un bébé arc-en-ciel vienne égayer vos vies et vivre la sienne, heureuse, longue et pleine d’aventures. LOVE Kxx
Bonjour à toutes.. J’ai perdu ma petite Élie quelques jours avant le terme prévu de sa naissance fin janvier dernier. C’est mon premier enfant. En effet, on pense que ça n’arrive qu’aux autres mais non… Nous avons vécu mon compagnon et moi un véritable traumatisme.. Tout était prêt, nous etions prets…nous n ‘attendions plus qu’elle.
Aujourd’hui je suis à nouveau enceinte mais depuis mercredi je suis alitée car j’ai un décollement important avec des saignements… Je risque une “fausse couche”. J’essaye de ne pas trop espérer mais c’est vraiment difficile pour moi… Je ne veux tellement pas le perdre lui aussi…J’ai tellement peur…
Je ne vois pas bien encore le message caché derrière ces épreuves…
Mais je veux me battre, à nouveau porter la vie et enfin la donner…
Sophie je suis désolée de lire ces épreuves que vous traverser. Je ne peux même pas imaginer votre peine à toi et ton chéri. J’espère que ce bébé-là s’accrochera… je te souhaite de tenir cette année une bébé rose qui respire contre ton coeur. Avec tout mon amour. Kxxx
Merci pour ce témoignage et le courage dont vous avez dû faire preuve pour l’écrire.
J’ai perdu mon bébé à 26 semaines et suis actuellement enceinte de 23 semaines, je l’espére, de mon bébé arc en ciel.
Vos mots résonnent très fort pour moi, vous avez assez bien résumé les sentiments que nous éprouvons et ça fait du bien de trouver un espace pour en discuter et lire des témoignages, la mort fœtale étant si taboue…
La grossesse et la vie prennent une dimension si différente une fois que nous avons vécu un tel drame, nous ne sommes plus les mêmes.
Courage à toutes ces femmes qui passent par là et perdent leur innocence en une seconde.
Oh mama. Je pense à toi, à vous. J’y crois pour vous. Quand tu doutes, rappelles toi qu’on y croit avec toi. Je te souhaite un bébé fort, rose et aux yeux brillants de vie. LOVE kxxx
Je le vie difficilement. J’ai beau être à 14 semaines maintenant, avoir eu un suivi serré pour les 14 premières semaines à cause de mes fausse couches répétées, je n’arrive pas à connecter. Même si j’ai dépassé le terme des mes précédentes grossesses. Même si TOUT va bien. Je continue à avoir peur qu’on me l’enlève. Surtout que ça fait plus de 5 ans qu’on essaie d’avoir ce second enfant. On dirait qu’on n’y croit plus.
Aussi je n’ai pas pu avoir de suivi sage-femme cette fois, je suis trop vieille et il y a trop de risques de complications à cause de certains troubles de santé. J’ai peur de mon suivi avec la médecine traditionnelle.
J’ai peur.
Je te souhaite une bonne rencontre quand ton petit bout d’arc-en-ciel sera prêt! XX
Trois mois après mon IMG, je crois que je suis en train de porter un bébé arc-en-ciel comme vous l’appelez si joliment. Et, loin de me sentir remplie de gratitude, je me comporte comme une totale irresponsable… À presque 40 ans, mon corps me fait un énorme cadeau. Ma tête en est consciente mais mon cœur est rempli d’angoisses. Je réalise que je ne suis pas prête et que je n’ai pas encore tourné la page. C’est un peu comme si toute la révolte que j’ai enfouie en moi pendant ces mois si douloureux ressortait. Je suis enceinte de 6 semaines et, étant en vacances, j’en profite pour faire totalement l’autruche. Après tout, il n’y a pas encore eu la première échographie. Et puis, est-ce qu’il survivra ce nouveau bébé? Je m’autorise à prendre un apéro de temps en temps sans l’ombre d’un remords. J’ai même fait du 4×4 aujourd’hui… Jamais je ne me serais comportée de la sorte pendant mes deux précédentes grossesses. Je joue avec le feu en toute connaissance de cause. Comme si je souhaitais mettre le nouveau petit pois à l’épreuve. Comme beaucoup d’entre vous, au fond, j’ai peur de porter la mort une nouvelle fois. Mais j’ai encore plus peur d’avoir laissé toute ma tendresse et mes capacités d’émerveillement dans ce sordide IMG. Et bien sûr, je ne me reconnais plus…
Bonjour Karine
Je lis votre puissant témoignage, je suis très émue. Je n’ai pas de mots pour vous remercier de nous partager votre récit.
La grossesse et l’enfantement son entourés de tellement de sens qu’il est inconcevable et insupportable au plus grand nombre qu’elle puisse être aussi source d’un telle absurdité, d’une telle incohérence, comme peut l’être la mort à l’aube de la vie.
J’ai eu un bébé miracle après une grossesse périlleuse et très difficile qui m’a surprise et complètement déroutée. J’ai finalement eu la chance incommensurable que mon enfant ait la vie sauve.
Néanmoins me reconnais profondément dans votre récit, plus rien ne sera jamais comme avant. Cette conscience qu’à tout moment la mort peut arriver ne me quitte pas d’une semelle depuis le jour où tout a basculé.
Je me reconnais aussi dans cette manière d’envisager l’accouchement. Une confiance infinie dans un processus si incertain, c’est une expérience qui laisse des traces. Ce n’est pas du courage qu’il faut pour accomplir ce geste, mais une foi sans limite dans la vie tout en la regardant en face pour ce qu’elle est. De tels instants sont gravés quelque part dans l’inconscient pour toujours.
Plus rien n’est plus jamais comme avant…
Je souhaiterais me préparer pour une nouvelle naissance, je cherche des outils pour me préparer. Je n’en ai trouvé nul part, comme vous le dites très bien, ces situations sont passées sous silence.
Auriez-vous quelque chose à me conseiller ? Y a t il des ressources chez Quantik Mama ?
MERCI d’avance
et longue vie à Quantik Mama
<3<3<3
Elise
Coucou Élise,
Ici Arsinée de l’équipe de Quantik Mama ✨
D’abord, merci pour votre témoignage 🙏
Ensuite, certainement que Quantik Mama offre des ressources!
Je vous invite à aller consulter la page des Préparations Virtuelles, ici-même, sur le site :
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Bisous xx