Me voici de retour avec la suite du billet où je vous révèle les 10 clés de la parentalité proximale. Si vous n'avez pas lu la première partie, c'est par ici. Nous avions donc terminé la première partie de ce billet avec l'importance pour le bébé d'être porté. 

Ce qui m'amène forcément au prochain point. Si vous connaissez mon approche «Entre science et sacré», vous savez que j'aime la nuance et que je me méfie des dogmes. C'est pour cette raison que je me permets d'ajouter le prochain point comme une des dix clés de la parentalité proximale. 

Crédit photo THÈME : Emma Rodrigues Photo.

6. Adapter l'environnement. 

Maintenant que je vous ai convaincu·e, je l’espère, de porter votre bébé le plus souvent possible, laissez-moi vous parler de l’importance de vivre la parentalité proximale en la faisant cohabiter avec votre environnement. 

Cette cinquième clé, plus pratico-pratique, vous propose d'adapter votre environnement avec l'alignement de la parentalité proximale.

Ce qui vous facilitera l'équilibre entre vivre une parentalité proximale avec votre bébé, tout en ayant une certaine latitude pour accomplir vos responsabilités en lien avec l'environnement : ménage, lavage, repas, les autres enfants, etc.  

Porter son bébé au maximum ne veut pas dire de le porter 24/7 pendant deux ans! 

Par amour pour vous-même, laissez-vous toujours le droit d'aller à la toilette ou de prendre un bain sans amener votre bébé avec vous en tout temps. Laissez-vous aussi le droit de bouger dans l'espace en existant seul·e dans votre corps. Vous avez le droit de cuisiner, travailler, créer, faire le ménage, prendre un bain, essuyer les fesses de votre plus vieux, etc., sans avoir constamment votre bébé en portage. Et vous n'êtes pas moins un parent proximal pour ça. 

Comment on fait ça, être proximal dans l'environnement?

La clé c'est de planifier et organiser. En prénatal, prenez le temps de planifier votre environnement postnatal en prévoyant des outils et des stations pour déposer bébé un peu partout dans la maison (chambre, cuisine, salon, salle de bain, etc.).

Une petite chaise transat, un moïse qui berce, une peau de mouton, un tapis d'éveil, etc., sont tous des indispensables d'une parentalité proximale adaptée dans l'environnement. 

Si un bébé bénéficie sans limite d'être porté le plus souvent possible, il profite aussi (autant que vous) de dormir en proximité avec vous, tout en étant bordé par les bruits ambiants de la vie.  

Personnellement, j'ai toujours insisté pour que mes bébés apprennent vite à dormir dans les bruits quotidiens de notre famille. Que ce soit celui de la machine à café le matin ou ceux des cris du plus vieux qui vit une tempête émotionnelle. 

Vous connaissez mon secret maintenant!

On m'a souvent demandé :

 «Karine, comment tu fais avec quatre enfants dont un bébé pour arriver à tout faire et gérer ta business?»

Je répondais :

 «Well, c'est facile! Je fais la parentalité proximale, mon chéri participe autant que moi et j'ai des stations un peu partout pour poser mon bébé!».

La parentalité proximale, pas une raison pour s'oublier en tant que personne.

Avec la popularité grandissante de la parentalité proximale (une bonne nouvelle!), j’ai remarqué que de nombreux parents s’imposent l'attente, à mon avis impossible, de TOUJOURS avoir leur bébé dans leurs bras ou en portage, même quand ils vont aux toilettes en plein milieu de la nuit!

Je remarque aussi que certains de ces parents prennent la clé du portage tellement au sérieux qu’ils en oublient celle des Balances et Limites (voir plus bas). C’est pourquoi je tenais dans ce billet sur la parentalité proximale à ajouter la clé plus pratico-pratique «Adapter l'environnement»

Si votre bébé s’est endormi dans le porte-bébé et que vous commencez à avoir mal au dos ou encore à vous sentir limité·e dans vos mouvements, c’est OKAY de le déposer dans son petit moïse, sa petite chaise transat ou sa peau de mouton, à proximité de vous. 

Si j’ai toujours porté mes bébés en abondance, j'ai toujours été assez top pour prendre soin de moi à travers mes maternités. Qu'il s'agisse de faire le ménage pour le bien de ma santé mentale ou de prendre un bain aux chandelles pour une petite session d'oeuf de yoni! 


Comment on fait ça, prendre un bain aux chandelles en postnatal?

La clé c'est la préparation.

Quand le moment est propice et que bébé vient de s'endormir en portage, commencez par préparer d'avance tout ce qu'il pourrait vous falloir pendant le bain.

 Coulez le bain, allumez les bougies, la musique, rassemblez vos accessoires à proximité, etc.

Préparez aussi ce qu'il faut pour bébé s'il venait à se réveiller et vous rejoindre dans le bain (serviette, pyjama, couche de rechange, huile à massage, etc.). Placez une petite chaise transat à côté du bain. Déposez bébé dedans. Bercez-le un peu s'il se tortille dans la transition entre portage et transit. Au besoin faite des «Chuuuutttt». Quand il semble dormir dans son transat, allez dans le bain et profitez de votre moment de Diva du postnatal!

Et si bébé se réveille et veut boire? Pura Vida.  Prenez-le avec vous dans le bain et enjoy ce moment si divin. 

Vous voulez d'autres trucs comme celui-ci? Ma préparation pour un postnatal optimal est disponible par ici.


7. Méfiez-vous des méthodes pour bébé.

Saviez-vous qu'encore aujourd’hui, en 2022, certain·es pédiatres et pseudo-«spécialistes du sommeil des bébés» vont dire aux parents de laisser pleurer leur bébé pour lui montrer que «la nuit, papa et maman dorment, donc, ne sont pas disponibles pour lui».

Ces pseudo-professionnel·les du sommeil des bébés vont même jusqu'à vous conseiller des techniques qu'ils ou elles catégorisent comme bienveillantes, puisque accompagnées.

 «Laisse-le pleurer en restant dans le cadre de porte et en lui parlant, mais ne le touche pas». 

«Laisse-le pleurer cinq minutes, puis va le voir. Offre-lui un peu d'eau et part. Après ça, laisse-le pleurer 10 minutes et va le voir. Puis, 15 minutes...Ça prendra 3 nuits et il dormira ses nuits!».

Je vais vous le dire,  NE LAISSEZ JAMAIS PLEURER VOTRE BÉBÉ! Non seulement c’est inutile, mais en plus c’est dangereux. Allez lire le point trois de ce billet pour en savoir plus sur comment apprendre à lire votre bébé afin qu'il ne pleure que très peu au final. 

C'est vous la.e spécialiste de votre bébé.

Je répète, VOUS ÊTES LA.E SPÉCIALISTE DE VOTRE BÉBÉ. C'est vous qui l'avez porté, enfanté, qui en prenez soin et le gardez en vie et heureux depuis sa naissance. Si vous sentez que votre bébé va bien, c'est qu'il va bien. Si vous sentez qu'il n'est pas bien et qu'un truc cloche, investiguez. Écoutez votre intuition avant toute chose, et pas les pseudo-méthodes des autres qui ne sont pas la·e spécialiste à l'avant-scène de votre bébé.

La seule méthode qui soit vraiment la meilleure pour répondre aux besoins de votre bébé, c'est d'écouter votre logique et votre intuition. C'est ça qui a assuré la survie de notre humanité depuis plus de 300 000 ans. 

Bref, méfiez-vous des méthodes pour bébé et faites-vous confiance. 

8. Respecter ses limites et sa balance émotionnelle.

J’en ai déjà parlé un peu plus haut en lien avec le portage, mais honnêtement, ce point est certainement la clé principale pour vivre une parentalité proximale sans s’épuiser et finir en Burn Out parental. 

Avec la parentalité proximale, il ne s’agit pas de s’oublier comme personne et de toujours mettre bébé au premier plan, avant ses propres besoins primaires.

 

La parentalité proximale n'est après tout qu'une réponse simple et logique d’un parent conscient et bienveillant aux besoins de son enfant. Il n’a jamais été question de s’oublier et de passer au second plan ici.

 

Avoir un bébé, c’est extraordinaire, et oui ça peut être facile et joyeux. À condition de se donner à l’avance la permission de continuer d’exister comme personne entière et distincte de l'enfant. 

Même si prendre son bain avec son bébé est un moment précieux et magique de la vie, c’est okay parfois de prendre son bain seul·e ou en couple.

Même si prendre une marche avec bébé au chaud contre son cœur est si doux, c’est okay parfois d’aller prendre une marche seul·e en nature.

Même si dormir avec son bébé est divin et tellement simple, c’est okay parfois de demander au co-parent ou à un autre membre du village de prendre bébé le temps de faire une sieste tout·e seul·e, ou même de dormir une nuit entière. 


Jamais dans l’histoire de l’humanité les parents n'ont été aussi seuls pour s’occuper des besoins constants et de la survie de leurs enfants. Jamais dans l’histoire de l’humanité il n’y a eu autant de dépression postnatale, de Burn Out parental, de suicide maternel, de divorce, etc. 


Ces maux des familles de l’Ère Moderne et Virtuelle sont directement reliés à l’absence de village, de relais, et au fait qu’on a bien ancré dans l’inconscient des femmes que c’est normal d’arrêter d’exister quand on devient mère. Cela est complètement faux. 

Vous avez non seulement le droit d’exister comme femme quand vous devenez mère, mais il s’agit aussi de votre devoir de parent. Sinon quoi, c’est toute la famille qui risque d'en payer le prix. 

Pensez à l'exemple que vous voulez montrer à vos enfants... 

Personnellement, j'ai choisi de montrer à mes enfants et surtout à mes filles, qu'on peut être femme, mère, et libre d'être et de faire ce qu'on l'on veut dans la vie. 

Pour vous inspirer à continuer d'exister au-delà de vos enfants, je vous mets cette photo d'un dernier cercle de femmes chez moi au Québec, à l'été 2022. On ne le voit pas sur la photo, mais les enfants sont partout autour de nous. Heureux, tout comme nous!

Rappelez-vous ceci...

Quand maman va bien, c'est toute la famille qui va bien.

9. L’hygiène naturelle infantile.

C’est une pratique vieille comme le monde, d’une évidence déconcertante et d’une facilité étonnante! 

Pourtant, l'hygiène naturelle infantile reste encore très peu pratiquée. Bien qu’il ne s’agit pas d’une clé essentielle pour avoir une parentalité proximale, je l’inclus volontairement ici parce qu’elle est en continuité avec toutes les clés de la parentalité proximale. 

Mieux connue sous le nom de la «Méthode pas de couches», cette approche consiste à être attentif·ve aux signes que nous montre l'enfant quand il a besoin d'uriner ou de faire une selle, et de l'amener en haut de la toilette, du lavabo ou d'un petit pot pour qu'il y fasse ses besoins. 

On peut commencer cette approche dès la naissance ou après plusieurs mois,  et c'est beaucoup moins compliqué qu'on le penserait. 

Personnellement, quand on pratique l'HNI dès la naissance, je préfère décrire cette méthode comme la «méthode sans couches avec couches ! ». 

Les nouveaux-nés urinent souvent à partir d'une semaine de vie et plusieurs parents (moi inclus) trouvent plus raisonnable de mettre une couche au bébé au cas où on «échapperait» un pipi ou une selle. Et ça arrivera.

La philosophie de l'HNI.

La philosophie de l'HNI se résume à inverser la prémisse populaire qui veut nous faire croire que c'est au bébé d'apprendre à «gérer» ses besoins, vers l'âge de 2-3 ans.


L'HNI nous rappelle que c'est plutôt à nous, parents, d'être à l'écoute de notre bébé, et donc, d'engager la communication avec lui concernant son élimination.


L'idée que les bébés sont «faits» pour faire leurs besoins dans une couche et rester patiemment dedans jusqu'au prochain changement de couche est une construction sociale liée à la commercialisation des couches jetables dans les années 1950.

Avant ça, les bébés avaient peut-être des couches lavables, mais les mères tentaient plus souvent qu'autrement que les couches ne se souillent pas rapidement en mettant bébé en haut d'un sceau, ou en le laissant fesses nues!

Pour en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez découvrir ces deux billets publiés sur mon blogue:  «Découvrez l'hygiène naturelle infantile» et «L'hygiène naturelle infantile : comment faire».

10. Adopter l’attitude Pura Vida.

Avoir des enfants, c'est l'histoire de l'humanité et ça ne devrait pas être vécu comme un fardeau ou une obligation. Les enfants, c'est la vie, l'amour, la joie... Du moins c'est comme ça que ça devrait être dans le meilleur des mondes!

Avoir l'attitude Pura Vida, ça veut dire de prendre la vie avec un grain de sel.

Bébé pleure? Okay, on va répondre à ses besoins. Pura Vida.

On a mal dormi cette nuit? Okay, on va mettre du cache-cernes et on fera une sieste plus tard. Pura Vida.

On a pas dormi depuis des mois, voire des années? Well, un jour ils seront grands et la maison sera vide et silencieuse, alors Pura Vida. 

On se demande où est passée la version cool de nous? Celle avant les enfants... Okay, on se rappelle qu'après chaque hiver y'a le printemps et qu'on danse à nouveau. Un jour, on s'achètera une belle robe et on ira danser à nouveau. D'ici là, on va danser dans le salon avec bébé en portage. Pura Vida. 

Bref, restez cool et surfer la vague de la parentalité pendant qu'elle passe. Avec ses hauts et ses bas. Ses joies et ses difficultés. Pura Vida. 

Et dîtes-le à votre face!

Approcher bébé avec un visage «Pura Vida tout est cool»...

Si bébé voit que ses pleurs vous rendent anxieux, il va pleurer encore plus et de manière plus anxieuse. Si au contraire il constate que malgré l’intensité de son vécu, votre visage est calme et rassurant, il se calmera plus rapidement. 

Quand votre bébé  pleure, restez calme et ayez de la compassion pour lui. Rassurez-le et essayez de nommer ses émotions :

«Tu pleures beaucoup ce soir, je suis là. Ne t’inquiète pas. Je suis avec toi». 

«Tu as besoin de relâcher cette  grosse journée hein? C’est vrai qu’on a vu beaucoup de monde aujourd’hui. Laisse tout sortir. Je suis là. Je t’aime». 

Rappelez-vous qu’un bébé ça pleure parfois et que c’est tout à fait normal. Ne le prenez pas personnel.

Du coup, ça vous pratiquera pour sa première coupure avec du sang dans quelques années!

De la parentalité proximale à consciente.

La parentalité consciente, c'est la suite logique des dix clés de la parentalité proximale. Quand on approche notre rôle de parent avec les dix clés de la parentalité proximale, forcément la conscience de notre responsabilité et de nos impacts en tant que parents est éveillée. 

Quand on a parenté en proximité notre enfant, en apprenant à le lire et en lui faisant confiance,  on devient forcément un parent plus conscient pour l'accompagner dans la floraison de son intelligence émotionnelle.  

Imaginez un monde où tous les enfants naîtraient dans des conditions optimales, seraient parentés en proximité puis accompagnés en conscience dans leur évolution à travers l'enfance, l'adolescence et l'apprentissage de la vie d'adulte. Imaginez un monde où tous les parents de ces enfants seraient célébrés et soutenus par leurs propres parents et village dans leur rôle si important de parents.

Wow! Je ne sais pas vous, mais moi, I'm in!


Vous en voulez plus encore?

Je vous conseille fortement mes préparations virtuelles à la naissance et pour un postnatal optimal. Ces deux prépas ont été faites pour aider les futurs parents à se préparer pour devenir des parents proximaux et conscients. Bref, des parents du nouveau paradigme de la naissance et de la famille! 


Ce billet vous a plu?

Voici quelques-uns de mes billets et podcasts autour de la période postnatale :

Et bien sûr, ma Préparation pour un postnatal optimal! C'est par ici

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